« Circé » de Madeline Miller est un roman dont j’avais beaucoup entendu parler, avec des avis enthousiastes, voire dithyrambiques, et forcément, j’avais donc très envie de le découvrir.
Madeline Miller réinterprète le mythe de Circé, puissante magicienne évoquée dans l’Odyssée, -pour ses amours avec Ulysse, et pour avoir transformé ses compagnons en porc – afin d’en faire un roman dont Circé est la narratrice. On suit donc dès la naissance cette fille d’Helios, le Dieu du Soleil, et de la nymphe Persé, qu’on remarque peu jusqu’à ce qu’elle commence à utiliser ses pouvoirs – notamment pour transformer les gens – avec tant de succès qu’elle finira par être exilée sur l’île d’Eéa.
J’aime beaucoup cette idée de développer un personnage de la Mythologie pour en faire une héroïne de roman, et par là-même la rendre plus accessible, plus « humaine », car ses préoccupations, bien qu’elle soit une déesse, sont finalement intemporelles : trouver sa place, être aimée, donner libre cours à sa personnalité, protéger son enfant… et Circé est un personnage puissant, qui sort de la case qu’on lui a attribuée, qui s’affranchit des conventions, qui se révèle être finalement plus sorcière que magicienne – possédant certes un don, mais cherchant également à acquérir et approfondir des connaissances, notamment en herboristerie.
Le roman avait donc tout pour me plaire, vu son sujet et son traitement, mais même si j’ai aimé ce portrait de « femme », je n’ai pas éprouvé autant de plaisir de lecture que ce que j’escomptais. J’ai eu beaucoup de mal à entrer dans le récit, je me suis d’ailleurs un peu forcée à avancer dans ma lecture, car je trouvais le début poussif. Si j’ai apprécié retrouver dans ce livre des figures et épisodes mythologiques marquants (Médée, Jason, Ulysse…) – j’avoue m’être aussi un peu perdue au milieu de tous les personnages que comporte cette fresque : j’avais parfois du mal à m’y retrouver et à faire le lien entre chacun d’eux – un arbre généalogique n’aurait finalement pas été de trop !
J’ai vraiment réussi à entrer dans le récit au moment où Circé a été envoyée sur l’île d’Eéa. J’ai apprécié que l’héroïne prenne beaucoup plus d’ampleur, et que le rythme soit plus soutenu – même si globalement j’ai eu du mal avec le rythme de ce récit, que je n’ai pas trouvé équilibré – il y avait des passages qui traînaient en longueur jusqu’à en devenir franchement ennuyeux, mais aussi des épisodes qui étaient expédiés là où j’aurais voulu qu’ils soient plus développée. J’ai néanmoins apprécié l’introduction de personnages secondaires comme Ulysse ou Pénélope, que l’autrice présente sous un angle original, et qui enrichissent la dernière partie du roman.
C’est donc avec un avis mitigé que je ressors de cette lecture, alors que je pensais vraiment que ce serait un coup de cœur, vu les échos que j’en avais. L’idée de départ de Madeline Miller est originale, Circé est un excellent choix d’héroïne, retrouver les grands épisodes mythologiques m’a plu, mais j’avoue m’être un peu ennuyée en lisant ce récit qui souffre d’un problème de rythme, et qui est parfois étouffé par un trop plein de personnages. Une lecture qui ne m’a pas totalement convaincue, même si je l’ai trouvée intéressante.
Publié en 2018 aux éditions rue Fromentin, traduit par Christine Auche, en poche chez Pocket, 576 pages.
Je suis toujours un peu méfiante envers ces romans qui ne recueillent que des avis dithyrambiques… C’est plutôt ciblé « jeune adulte », non ? (et là, en général, ça fait flop avec moi, j’ai largement passé l’âge, ce doit être l’explication)
ah non pas du tout, ce n’est absolument pas Young Adult ! je ne pense d’ailleurs pas que c’est un livre qui plairait à un public adolescent… il y a beaucoup de références, c’est un pavé…
Je m’en faisais une idée totalement fausse, alors ! Ceci dit, je ne suis pas trop tentée…
J’ai lu Circé grâce à toi, et voilà un livre que j’ai beaucoup aimé !
Tu as raison, les 100 premières pages seraient décourageantes si tu ne nous avais pas prévenus …Mais à partir de l’arrivéede Circé à l’île d’ Aeaea, je ne me suis jamais ennuyée ! Au contraire !
J’ai suivi avec bonheur cette nymphe qui a les plaisirs, les craintes, les espoirs, le manque d’ assurance et parfois la hardiesse de toute jeune femme ! Et quelques dons de sorcellerie en plus… 😉
Comme je connais assez bien la mythologie grecque, je n’ai pas eu de mal avec les noms des divinités.
On découvre, à la fin du livre ( pourquoi pas au début ? ), une sorte de » lexique » qui présente brièvement chaque personnage (Titans, dieux Olympiens et mortels ) cité dans le roman :
c’ est ce qu’il faut lire en premier, cela facilitera la lecture !
Si on aime la mythologie, ce livre peut donner envie d’en savoir plus sur certains de ces » personnages » et entraîner d’autres lectures…
Merci beaucoup d’avoir placé Circé sur ma route !
très contente que tu aies apprécié cette lecture ! je me doutais qu’il y avait les ingrédients pour te plaire !