Il y a quelques jours, j’ai participé à un « Varions les Editions en Live » animé par Anthony (Serial Lecteur Nyctalope) où étaient invitées les éditions Steinkis. Les parutions récentes ont été évoquées, et j’ai appris qu’une adaptation en bande dessinée du tome 1 des Chroniques de San Francisco venait de sortir !
Il m’a donc fallu immédiatement découvrir cette bande dessinée, dont l’adaptation a été réalisée par Isabelle Bauthian, et les illustrations par Sandrine Revel, car je suis fan depuis vingt ans de l’univers créé par Armistead Maupin. J’ai lu les neuf tomes (les six originels et les trois plus récents), vu l’adaptation en série télé, et même la nouvelle série qui est sortie en 2019!
Alors, que vaut cette bande dessinée? J’ai d’abord eu un peu peur à cause de la couverture, qui fait penser à un dessin animé pour enfants, avec ce style naïf et ces couleurs pastel, mais les dessins à l’intérieur ont des couleurs plus dynamiques et en même temps une douceur et un côté un peu suranné qui font finalement très années 70, donc bien en phase avec l’époque évoquée.
L’histoire est parfaitement fidèle à celle racontée dans le roman : Mary-Ann, jeune femme assez innocente tout juste débarquée de Cleveland s’installe au 28, Barbary Lane, maison tenue par l’excentrique et mystérieuse Anna Madrigal, et va découvrir le San Francisco de la fin des années 70, festif et progressiste.. On y retrouve tous les personnages marquants – Brian le voisin coureur de jupons, Mickey l’ami homosexuel au cœur tendre, l’indépendante Mona qui cherche sa voie, la famille Halcyon (Edgar et sa femme, DeeDee, Beauchamp…) avec une multitude de sous-intrigues tragi-comiques. L’esprit du livre est bien conservé, et les personnages sont tout aussi incarnés et attachants, donnant envie de lire les bandes dessinées suivantes.
L’adaptation est donc une réussite, alors qu’il était risqué de s’attaquer à une série de livres aussi marquants. Reste à savoir à qui est destinée cette BD. Pour ceux qui ont aimé les romans, ce sera une agréable madeleine de Proust. A ceux qui ne les ont pas encore lus, je conseillerais quand même de commencer par les livres qui, écrits sous la forme de chroniques comme leur titre l’indique (à l’origine publiées dans les années 70 et 80 en feuilleton dans un journal de San Francisco), sont très accessibles et représentent le témoignage direct d’une époque aujourd’hui révolue.
Publié en Novembre 2020 chez Steinkis, 122 pages.