Après « Kukum », voici un autre roman québécois : « Le Lièvre d’Amérique », premier roman de Mireille Gagné.
Ce court roman est une sorte de conte animaliste : il nous met en présence de Diane, en convalescence quelques jours après une opération assez lourde. Si elle semble se remettre assez vite de l’intervention, d’étranges effets secondaires font leur apparition. La jeune femme est une « workaholic » qui se sent en concurrence avec une nouvelle collègue, qui est brillante… Diane passe de longues heures au bureau, traite le plus de dossiers possibles… une vie aux antipodes de celle qu’elle menait adolescente, sur une île isolée.
Je ne savais pas vraiment de quoi parlait ce livre lorsque je l’ai lu, attirée par la superbe couverture et par les échos laudatifs que j’en avais eu, et j’ai été très surprise du thème abordé et de la forme de ce récit. Celui-ci nous plonge dans l’ultra-moderne solitude de la vie de Diane, qui fait face à la pression rencontrée au travail, en contrôlant chaque minute de son quotidien, au bureau comme à la salle de gym. Afin d’accroître ses performances, elle va faire un choix aussi surprenant que radical. La froideur de la vie actuelle de Diane, presque déshumanisée (c’est le cas de le dire) contraste avec les pages poétiques où l’autrice nous parle du lièvre d’Amérique, ou de la vie proche de la nature que menait Diane en compagnie de son amoureux d’alors, Eugène.
« Le Lièvre d’Amérique » est un récit original et surprenant, qui dénonce avec brio les dérives de la société moderne. A découvrir !
Publié en Août 2020 aux éditions La Peuplade, 137 pages.
33e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2020.