Je lis Nicole Krauss depuis la parution de « L’Histoire de l’Amour » que j’ai adoré, et j’étais impatiente de la retrouver, et a fortiori avec un format inédit, celui des nouvelles, car sa précédente publication, « Forêt Obscure », m’avait déçue.

« Etre un homme » est composé de dix nouvelles, et j’ai été très agréablement surprise par leur qualité, seules deux m’ont un peu moins plu. Il règne dans ce recueil une certaine nostalgie, une certaine mélancolie, qui crée un fil conducteur entre ces textes pourtant très différents. La plupart évoquent des amitiés perdues, des décès, des ruptures, des maladies, une certaine solitude, voire un désastre à venir, mais souvent avec une touche d’espoir, via une naissance, un rapprochement, ou encore une reconnexion.

Voici mes préférées : dans « Zoucha sur le toit », Brodman, un homme âgé, reprend conscience après une lourde opération alors que sa fille accouche dans le même hôpital ; dans « Je dors, mais mon cœur veille », que j’ai beaucoup aimé également, la narratrice s’installe dans le pied-à-terre israélien de son père récemment décédé, et découvre qu’un ami de celui-ci occupe les lieux ; dans « La Fin des Temps », Noa, une jeune fille dont les parents se séparent, doit déposer les papiers du jugement au Rabbin pour qu’il officialise le divorce religieux ; dans « Le Mari », peut-être la plus réussie à mes yeux : un homme présenté comme le mari disparu de la mère de la narratrice, alors qu’il ne l’est pas, s’intègre dans la famille.

J’ai beaucoup aimé me plonger dans cette bulle créée par Nicole Krauss, et être portée par son écriture aussi belle que pertinente. Un retour réussi ! 

Publié en Mai 2021 aux éditions de l’Olivier, traduit par Paule Guivarch, 272 pages.

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