J’ai enfin lu « Les Trois Vies de Josef Klein », roman allemand d’Ulla Lenz que j’avais repéré depuis un an.
Le Josef Klein du titre est un jeune homme qui quitte l’Allemagne dans les années 20 pour s’installer à New York, laissant dernière lui son frère devenu borgne à la suite d’un accident de travail. Réservé, solitaire, il consacre l’essentiel de son temps libre à construire des radios. Via cette passion, il rencontre une jeune femme, Lauren. En parallèle, il trouve du travail dans une petite société qui imprime des tracts politiques, notamment pour le parti nazi américain…
Le thème de ce roman est passionnant. En effet, si le Nazisme en Europe, voire en Amérique du Sud, est très souvent traité en littérature, je ne me souviens pas avoir lu de livre qui évoque le courant nazi aux USA, mais aussi les difficultés rencontrées par les immigrés allemands dans ce pays. Le sujet m’a donc beaucoup intéressée, cependant je n’ai pas pris autant de plaisir dans ma lecture qu’escompté.
En effet, le récit alterne entre plusieurs lieux et plusieurs époques : si l’intrigue se déroule essentiellement à New York en 1939, on retrouve également Josef chez son frère en Allemagne en 1949, puis au Costa Rica (où commence le livre) en 1953. C’est une forme que j’apprécie, mais j’ai trouvé qu’elle affaiblissait et embrouillait le récit, trop haché, et mettant par conséquent trop de temps à décoller. L’atmosphère est réussie, mais le personnage principal, comme celui d’« Ainsi Berlin » d’ailleurs, est assez inconsistant, et difficile à cerner, on ne sait jamais vraiment ce qu’il pense, quelles sont ses convictions, il navigue de faux-semblants en faux-semblants, de rencontres en rencontres, suivant le courant de l’Histoire.
C’est pour cela que je ressors mitigée de cette lecture, en ayant l’impression d’être passée à côté de ce que l’autrice proposait. Connaissez-vous ce roman?
Publié en Janvier 2021 chez JC Lattès, traduit par Pierre Deshusses, 400 pages.