« Le Silence est d’Or » est le second tome des aventures d’Oded Hefer, après « Secret de Polichinelle », que j’avais découvert en 2019 dans le cadre d’une rencontre avec son auteur, Yonatan Sagiv.
Pour ceux qui ne connaitraient pas cette série, Oded Hefer est un enquêteur assez particulier : il s’est auto-proclamé détective, a tendance à se disputer avec tous les gens qu’il croise, est un homosexuel flamboyant, et parle de lui au féminin. Au début de ce second tome, Oded n’a absolument aucun client. La seule personne qui requiert ses services est…sa grand-mère, pensionnaire dans une maison de retraite, qui lui demande de retrouver un chat du quartier, auquel elle s’est attachée, et qui a disparu depuis trois jours. En acceptant l’affaire, il ne se doute pas qu’il va découvrir quelques heures plus tard le cadavre de Reuven, un homme âgé, qui lui aussi habite à la maison de retraite…
Si vous cherchez un roman policier conventionnel – ou si vous êtes conservateur – passez votre chemin, car l’atout principal de ce livre est la personnalité hors norme d’Oded Hefer. Si Yonatan Sagiv a créé un personnage décalé, les codes du roman policier sont néanmoins bien présents : sous ses airs désinvoltes, et malgré sa réputation de ne pas être « le crayon le mieux taillé du plumier » (sic), Oded Hefer mène une vraie enquête, avec fausses pistes et nombreux suspects. L’intrigue, qui se déroule à Tel Aviv, fait écho à l’histoire du pays , en évoquant des opérations militaires, la situation des Palestiniens d’Israël, l’émigration des Juifs d’Orient, mais aussi l’essor actuel des nouvelles technologies et de la recherche médicale.
Un roman policier qui réussit à évoquer des sujets graves et douloureux derrière une apparence fraîche, légère et pétillante. Un très bon moment de lecture…j’attends avec impatience le tome 3!
Publié en Janvier 2022 chez L’Antilope, traduit par Jean-Luc Allouche, 448 pages.