Premier roman de Sophie Pointurier, « La Femme Périphérique » nous entraine dans le milieu de l’art contemporain. Peter et Petra Wolf sont un couple d’artistes allemands très réputés. Alors que leur biographie est en cours d’écriture et qu’une grande exposition de leurs œuvres se prépare au MET, la polémique enfle : cela fait des années que personne n’a vu Peter, officiellement atteint de phobie sociale. Excédé à l’idée que Peter Wolf ne soit pas présent pour le lancement de l’exposition, le directeur du MET demande une enquête au sujet de la disparition de Peter Wolf… Une journaliste au Vanity Fair français, Hilary Brown, qui prépare un numéro spécial sur le design en RDA, et a vent de cette histoire, décide de découvrir elle aussi ce qui est arrivé à Peter…
« La Femme Périphérique » mêle intelligemment plusieurs thèmes qui m’intéressent beaucoup : la place de la femme dans l’art contemporain, et l’histoire de la RDA. « La Vie des Autres » est l’un de mes films préférés et de manière générale, j’apprécie les fictions qui se déroulent en RDA, avec d’ailleurs dans ce roman des détails ou passages assez incroyables (notamment l’entrepôt à Beeskow où dorment des milliers d’œuvres datant de la RDA…). Quant à la place des artistes femmes, difficile de ne pas penser à Christo et Jeanne-Claude, et à la polémique liée au fait que l’artiste féminine n’était quasiment jamais citée dans les médias lors de l’empaquetage de l’Arc de Triomphe (alors que le roman de Sophie Pointurier était déjà écrit). Petra est ici vue comme la muse, comme l’assistante, voire comme l’emmerdeuse, alors que Peter est à l’origine des créations, de l’inventivité, de la violence, des risques pris, mais aussi le garant de la cote des œuvres, celle des artistes féminines étant bien plus basses…
S’il y a un peu trop de sujets abordés et surtout de personnages secondaires à mon goût, le style est alerte, les propos sont intelligents, et le suspense lié à la disparition de Peter (que lui est-il arrivé : est-il mort, s’est-il évanoui dans la nature, a-t-il jamais existé?) m’a fait tourner les pages très rapidement, tout comme j’ai apprécié l’ambiance « Sex and The City » (période And Just Like That…) des rencontres entre Petra et ses amies proches.
Un premier roman prometteur, qui me donne hâte de retrouver Sophie Pointurier pour un prochain ouvrage.
Publié en Janvier 2022 chez HarperCollins, 368 pages.
Les thèmes me plaisent beaucoup aussi. Je l’ai noté chez Brize et je le souligne chez toi !
j’espère qu’il te plaira autant qu’à nous !
j’attends son arrivée à la BM
j’espère que ça ne sera pas trop long !