Si « Le Tableau du Peintre Juif » est une fiction, Benoît Séverac s’est inspiré, pour l’écrire, de l’histoire de sa propre famille puisque ses grands-parents ont réellement hébergé un peintre juif durant la guerre, Willy Eisenschitz.
Le narrateur, Stéphane, est un quinquagénaire au bout du rouleau, après bien des déboires professionnels : il n’a pas vraiment de perspectives, plus beaucoup d’argent sur son compte et son couple avec Irène bat de l’aile.
Lorsque sa tante maternelle, qui vide son appartement avant d’aller en résidence médicalisée, lui donne une aquarelle en lui expliquant que celle-ci a été offerte par le peintre, Eli Trudel, aux grands-parents de Stéphane, pour les remercier de l’avoir caché pendant la guerre, notre narrateur entrevoit une lumière au bout du tunnel. Si Irène, qui a cherché la cote de l’artiste sur internet, est ravie car elle pense que le tableau se vendra autour de 100 000 euros, Stéphane, quant à lui, ne souhaite pas se séparer du tableau mais s’en servir de preuve pour faire reconnaître ses grands-parents en tant que Justes des Nations. Mais alors qu’il est en Israël pour appuyer son dossier, l’affaire tourne au vinaigre : Stéphane décide alors d’enquêter pour laver l’honneur de ses grands-parents…
Si le roman met un peu de temps à se mettre en place, l’histoire décolle avec l’enquête menée par Stéphane et j’ai beaucoup aimé lire le road-trip du narrateur, sur les traces d’Eli Trudel et sa femme, entre villages des Cévennes, Toulouse, et Madrid.
Derniers survivants de la Résistance, historiens français, archivistes espagnols… il va rencontrer toute une série de personnes qui vont l’aider à faire la lumière sur ce qui est arrivé au couple Trudel.
Ce livre, assez court, est haletant, bien ficelé et plutôt malin, et explore l’ambiguïté franquiste de la Seconde Guerre Mondiale. Quant à Stéphane, c’est un personnage attachant, avec son côté loser qui, s’il semble parfois vouloir briller par procuration, va néanmoins trouver un sens à sa vie avec cette histoire. Une belle découverte !
Publié en Septembre 2022 à la Manufacture de Livres, 306 pages.
ah tu as réussi à piquer ma curiosité ! je m’en souviendrai si je le croise à nouveau
oui, ça pourrait te plaire !
J’avais déjà noté un précédent roman, Tuer le fils, j’y ajoute celui-ci qui par ses thèmes me fait penser à celui que j’ai chroniqué aujourd’hui.
c’était ma première lecture de cet auteur, mais j’aimerais bien lire d’autres romans, j’ai noté aussi « Tuer le fils ».
Tu m’intrigues surtout si c’est inspiré de fait réel 🙂
ce n’est pas l’histoire racontée en tant que telle, mais le point de départ (un couple qui cache un peintre juif qui leur offre un tableau en remerciement)
Rebonjour Eva, Benoit Severac sait vraiment se renouveler. Je n’ai pas encore été déçue par ses romans que j’ai tous lus sauf celui-ci. Bonne après-midi.
très envie de lire ses autres romans ! merci pour le conseil 🙂