Ayant lu les quatre romans de Dror Mishani déjà publiés en France, je me suis bien sûr précipitée sur « Un Simple Enquêteur ». D’ailleurs, heureusement que j’avais lu les autres livres, car l’auteur évoque le dénouements de trois d’entre eux au bout de quelques pages (?!)
Avi Avraham, héros récurrent de l’écrivain israélien, et dont on sait désormais qu’il ressemble physiquement au personnage principal de la série télé « Fauda », traverse une période de doute sur le plan professionnel, affecté par la mort de celle qui fut sa chef pendant de nombreuses années. Il se retrouve impliqué dans deux enquêtes : celle sur l’abandon d’un nourrisson dans un sac laissé devant un hôpital, et celle sur la disparition d’un touriste, signalée par le concierge de l’hôtel dans lequel il était descendu. Cette deuxième affaire devrait être close puisque des membres de la famille du touriste sont venus chercher ses affaires, pourtant Avi est perplexe.
En effet, l’homme, un Français né en Tunisie, est descendu à l’hôtel sous un faux nom et un passeport suisse, et sa fille affirme qu’il lui a avoué faire partie du Mossad … Les deux enquêtes n’ont pas de lien entre elles, à part une convergence vers Paris, mais elles sont pleines de faux-semblants. Si celle sur le nourrisson abandonné est traitée d’une manière qui, à mes yeux, aurait pu être raccourcie pour gagner en intensité, elle tire son épingle du jeu via le portrait de Liora, la femme inculpée. Pour l’enquête sur le touriste disparu, Avi est confronté à la face sombre de son pays, à une réalité qui le dépasse, entre « Les Patriotes » et « Le Bureau des Légendes », et une atmosphère trouble qui m’a beaucoup plu.
Encore une belle réussite pour ce nouveau tome de la série israélienne !
Publié chez Gallimard en Janvier 2023, traduit par Laurence Sendrowicz, 352 pages.