L’espion qui aimait les livres – John Le Carré

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de romans de John Le Carré, et j’ai profité du Mois Anglais 2023 pour lire sa toute dernière parution, avec un titre qui ne pouvait que me parler, « L’espion qui aimait les livres » !

Stewart Proctor, de la sécurité intérieure, reçoit une mystérieuse lettre écrite par une femme mourante, ayant eu un poste important au Foreign Office. En parallèle, Julian, ancien trader reconverti en libraire dans une petite ville, reçoit un jour la visite d’un certain Edward Anton, qui habite une belle demeure de la ville, et dit avoir été le camarade de classe de son père. L’homme, proche des propriétaires des commerces des alentours, lui donne des conseils pour développer son affaire et lui propose de devenir son associé …

J’ai lu ce livre sans déplaisir car la plume de John Le Carré est agréable et les personnages décrits sont plutôt intéressants et attachants mais je n’ai pas vraiment été convaincue par le roman. A noter que c’est le fils de l’auteur qui a fait publier ce texte après la mort de John Le Carré, et non l’auteur lui-même. Le récit est assez décousu, on reste à la surface, voire à la périphérie de l’intrigue, qui aurait certainement gagné en force si elle avait mieux exploré, avec un point de vue interne, les dynamiques de couples dont les deux membres travaillent pour les services secrets, ce qui est ébauché avec les Proctor, mais inexploité avec les Avon.

Il y a d’ailleurs quelque chose d’un peu désuet dans ce récit qui pourrait être situé dans les années 80 ou 90, alors qu’il se déroule dans les années 2010. J’ai eu l’impression de lire une première mouture qui crée et met en place les personnages – avec leurs relations familiales, leur complexité, leurs zones d’ombre (et cette facette est plutôt réussie) et dessine une trame d’intrigue, mais pas forcément la version aboutie que mériterait cette histoire, qui avait pourtant un beau potentiel.

A réserver aux fans de l’auteur. Pour les autres, je vous conseille plutôt « La petite fille au tambour »!

Publié au Seuil en Octobre 2022, traduit par Isabelle Perrin, 240 pages.

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