« Les Parias » est le 5e tome des enquêtes de Konrad, l’un des héros de l’auteur islandais Arnaldur Indridason, dont je lis tous les livres.
De nos jours, une femme âgée retrouve un Luger dans les affaires de son époux décédé. Konrad, désormais à la retraite, s’intéresse à cette histoire car son père, un sale type assassiné quand Konrad était âgé de onze ans, en avait un similaire. Mais il est encore plus intrigué lorsqu’il apprend que l’arme retrouvée a servi à tuer un jeune homme en 1955, un crime resté impuni …
Il vaut mieux avoir lu les 4 tomes précédents pour bien s’y retrouver dans ce nouveau roman. Habituellement, Indridason construit ses romans policiers autour de deux affaires – un dossier actuel et un cold case. Ici, les temporalités et les histoires s’entremêlent. Konrad est rattrapé par des crimes non résolus, à commencer par celui de son propre père, qui le hante toujours. Mais ce sont également des aspects peu glorieux de sa carrière qui ressurgissent…
Il est parfois un peu difficile de s’y retrouver entre tous les personnages et les sous-intrigues de ce livre qui souffre d’un certain trop-plein et s’éparpille trop à mon goût. Pour autant, Indridason a le mérite de boucler la boucle de toutes les affaires évoquées, ce qui laisse à penser que ce serait le dernier tome de la série…
L’atmosphère n’a rien de joyeuse, Indridason explore toute la noirceur de l’Islande – femmes battues, enfants violés, police corrompue, homophobie, précarité, drogue…
Même les situations personnelles sont compliquées – les unions sont bancales ou malheureuses, les amitiés se trahissent, les parents sont dysfonctionnels … seule l’amitié entre Konrad et la médium Eyglo apporte un peu de lumière dans le livre.
J’ai lu le roman avec intérêt même si ce n’est pas, et de loin, le meilleur d’Indridason à mes yeux. Ambiance pesante, écriture froide, récit un peu embrouillé … mais c’est aussi le point final au fil conducteur de toutes les enquêtes de Konrad, et rien que pour cela, le roman vaut la peine d’être lu.
Publié en Janvier 2024 aux éditions Métailié, traduit par Eric Boury, 320 pages.