Dans « En vérité, Alice » de Tiffany Tavernier, Alice, 29 ans, est en couple depuis 5 ans avec un homme toxique, qui la méprise et la manipule. Tous deux quittent la Bretagne pour s’installer à Paris, où il la somme de trouver rapidement du travail. Alice n’a jamais eu d’emploi, son CV est vide à part 3 ans de prépa veto et un master de droit qu’elle n’a pas fini. Par ce qu’on pourrait appeler un miracle (vu qu’on ne lui pose aucune question sur sa foi, sa connaissance du catholicisme ou sur le contenu de la mission), elle trouve pourtant rapidement un poste à l’association diocésaine de Paris, au service du promotorat des causes des saints…
Ce livre m’a laissé une impression mitigée. J’ai eu ce sentiment que j’ai parfois à la lecture d’un premier roman, quand un auteur porte plusieurs livres en lui et qu’il essaie de tous les caser dans la même histoire. Il y a un trop-plein dans ce roman qui n’est pourtant pas un pavé.
L’autrice nous parle d’une femme sous emprise (mais dont le mari contrôlant, qui lui demande même des selfies de « preuves » quand elle dit qu’elle va faire les courses à Monoprix, lui demande de trouver un travail donc de sortir de chez elle, d’être en contact avec du monde…), du processus de canonisation, d’une famille dysfonctionnelle, de réminiscences de l’enfance au Guatemala, d’une sorte de maladie qui touche soudainement les enfants … et à force de vouloir couvrir tous ces sujets, elle a fini par me perdre.
J’ai beaucoup aimé la partie qui traite de la canonisation, un sujet qui donne une vraie originalité au livre. Je n’ai en revanche pas forcément compris pourquoi l’autrice voulait absolument relier ce sujet au personnage d’Alice, à son comportement actuel, à son enfance… un axe qui aurait pu être intéressant mais qui ne m’a pas semblé suffisamment abouti, tout comme l’angle apocalyptique de la maladie qui touche les enfants.
C’est un livre que j’ai pris plaisir à lire mais je n’ai pas forcément compris ce que proposait Tiffany Tavernier.
Publié en Janvier 2024 chez Sabine Wespiser 288 pages.