Dans « La Fille de Lake Placid », Marie Charrel prend pour point de départ la rencontre (réelle), aussi improbable que mythique, entre deux grandes artistes américaines, de deux générations mais aussi deux styles différents, Lana del Rey, et Joan Baez, qui donnera lieu à un concert où elles reprendront ensemble « Diamonds and Rust ».
C’est l’occasion de retracer le parcours hors normes de celle qui est née Elizabeth Grant en 1985 sur la côte Est. Sa réussite, éclatante, a des reflets d’American Dream. Pour autant, Marie Charrel explore une personnalité tourmentée, qui lutte très jeune contre l’alcoolisme et change d’apparence, de nom, pour essayer de se révéler pleinement, au risque de générer de l’incompréhension et de masquer son talent d’autrice et poétesse.
Il y a des accents hitchcockiens et surtout lynchiens dans ce livre très cinématographique, à l’univers très particulier, comme ces figures qui hantent Lana. L’atmosphère est poétique, onirique aussi, en tout cas très enveloppante.
Je connais mal l’œuvre de Marie Charrel, je suis peu familière de l’univers de Lana del Rey mais j’ai été complètement happée par ce récit, par cette plume si belle qui dresse un portrait de femme créative, mais aussi trouble, à la fois forte de son talent et fragilisée par ses démons.
C’est un coup de cœur inattendu de cette rentrée littéraire, une très belle surprise !
Publié en Janvier 2024 aux Pérégrines, 272 pages.
ah je viens de le voir sur IG, il fait son petit chemin, j’aime beaucoup Lana Del Rey
mais je ne suis pas très attirée par le roman