La mythologie redevient à la mode en littérature (je pense bien sûr aux romans de Madeline Miller qui ont connu un succès retentissant) et c’est tant mieux.
Tant mieux car il est nécessaire de connaître ces récits qui prennent une grande place en histoire de l’art mais qui sont encore très présents dans notre culture.
Tant mieux également parce que ces personnages imparfaits, bourrés de défauts, sont un excellent angle pour nous parler de notre société contemporaine et de ses failles.
De Perséphone, je connaissais surtout l’histoire de son enlèvement par Hadès, et du désespoir de sa mère Démeter. Mais le roman de Benjamin Carteret est beaucoup plus vaste que cela. A travers deux portraits de femmes fortes – Koré, le prénom originel de Perséphone, et Déméter, les deux narratrices de ce livre-, il nous parle de sujets impactants : les violences faites aux femmes, le patriarcat, l’emprise, l’inceste, une sorte de syndrome de Stockholm également, à travers un besoin d’indépendance, un besoin de trouver sa propre place dans la société, le changement de prénom n’étant bien sûr pas anodin.
C’est un roman riche, bourré de références et de détails – l’auteur que j’ai eu l’occasion d’écouter lors d’une rencontre est extrêmement cultivé et passionné, sans pour autant rendre son récit trop lourd.
Un vrai plaisir de lecture pour qui aime la mythologie, qui aime également les livres qui parlent de femmes. Je serais ravie d’ailleurs de lire une suite, qui aborderait d’autres facettes de l’histoire de Perséphone et Démeter.
Un premier roman réussi et étonnant !
Publié en Mars 2024 chez Charleston, 608 pages.
ah du coup, je le note
j’espère qu’il sera dispo à la BM