Après « Les Monstres », lu en 2022, Charles Roux revient avec un deuxième roman, « La Maison de Jeu ».
Avec ce titre, je m’attendais à ce qu’une partie significative du livre se déroule dans un casino, mais il n’en est rien, le lieu est fréquenté vite fait bien fait au début du récit, prétexte pour lancer notre héros, Antoine, dans une boulimie de vices, qu’il enchaîne durant 150 pages rythmées, comme dans le précédent roman, par l’utilisation de la deuxième personne du pluriel.
Charles Roux écrit extrêmement bien, vraiment, l’ambiance est graphique et flamboyante – il y a du Rabelais dans ce récit, du Jérôme Bosch aussi, même si l’on peut frôler parfois l’overdose de trash et de détails glauques. Antoine va jusqu’au bout de ses addictions, se noie dans la débauche, la violence et le stupre, dans ce livre sans véritable intrigue, qui est plutôt une collection de saynètes, un peu à l’image d’un recueil de nouvelles.
La fin, avec des accents qui m’ont fait penser à Brett Easton Ellis, est rapidement expédiée, et alors que j’avais apprécié dans « Les Monstres » que l’auteur ait pu prendre son temps de mettre en place l’ambiance et développer les personnages, j’ai trouvé que « La Maison de Jeu » aurait mérité plus que 150 pages, pour prendre de l’ampleur, avec une véritable intrigue et une introduction et une fin plus solides. J’ai eu l’impression (peut-être à tort?) que des passages entiers avaient été coupés lors de l’édition du texte?
Publié en Avril 2024 chez Rivages, 176 pages.
Rabelais, Bosch, et Ellis ! Des références intrigantes … Mais vu tes remarques finales, je ne serai pas plus curieuse que cela.
oui, j’ai trouvé que le livre était bien trop court par rapport à ses ambitions…mais l’écriture est de haut niveau…
oui, dommage que l’éditeur n’ait pas réussi à persuader le romancier d’étoffer son récit !