Après « La dernière maison avant les bois », qui m’avait beaucoup plu, j’ai découvert « Mirror Bay », le deuxième roman de Catriona Ward, que j’ai eu la chance de rencontrer dans le cadre de Quais du Polar.
A la fin des années 80, les parents de Wilder Harlow, adolescent mal dans sa peau, héritent, suite au décès d’un oncle, d’un cottage dans le Maine. Wilder se lie d’amitié avec deux personnes de son âge, Harper une jeune fille anglaise, qui comme lui, est en vacances, et Nat, un garçon du coin. Mais à Whistler Bay, règnent de nombreuses rumeurs : des femmes auraient disparu, et un rôdeur s’introduirait dans des maisons, la nuit, pour prendre en photo des enfants qui dorment…
J’ai adoré l’ambiance de ce livre, sombre et étouffante, malgré le côté solaire des histoires d’amour et d’amitié, qui mêle suspense et roman initiatique. En revanche, la lecture n’est pas de tout repos, puisque – compliqué de parler de ce livre sans « divulgâcher » – les temporalités changent, et qu’il est parfois difficile de distinguer « la réalité » de la fiction. J’avoue m’être parfois un peu perdue dans les propositions de l’autrice, et dans les rebondissements finaux, nombreux, qui étaient peut-être un peu « too much » à mon goût.
« Mirror Bay » ne plaira pas à tout le monde, en tout cas, pas aux lecteurs qui aiment la linéarité dans la fiction. Il faut accepter de se laisser porter, même si j’ai moi-même trouvé, alors que je suis une adepte des romans puzzle, qu’il y avait un trop-plein de complexité dans ce livre, et que l’intrigue aurait peut-être gagné en efficacité avec moins de circonvolutions. Pour autant, le livre est assurément original, surprenant et marquant, et l’atmosphère est un vrai atout.
A découvrir !
Publié en Mars 2024 chez Sonatine, traduit par Pierre Szczeciner, 400 pages.