Cela faisait bien longtemps que je n’avais pas lu en VO et j’ai voulu reprendre les bonnes habitudes avec « Death of a Bookseller » d’Alice Slater, publié en français sous le titre « Mort d’une libraire » aux éditions de la Croisée.
Roach est une jeune libraire londonienne fascinée par les livres true crime et les tueurs en série. Lorsque plusieurs nouveaux collègues rejoignent la succursale dont elle fait partie, elle a très envie de devenir amie avec Laura, dont elle pense qu’elle se passionne pour les mêmes sujets qu’elle. Mais Laura, qui cache un lourd secret, n’éprouve que mépris et répulsion pour elle…
Il n’y a pas une intrigue forte dans ce livre qui est plutôt un thriller psychologique: la tension monte et l’on sent que cela va éclater, mais où, quand, comment ?
La narration alterne entre Roach et Laura, dont les portraits ne sont pas manichéens. Roach, dont la vie sociale est très limitée en dehors de la librairie, est flippante dans son désir de devenir amie avec Laura, de s’approprier gens, histoires, possessions-et surtout dans son manque d’empathie, mais il y a quelque chose de touchant en elle qui fait qu’elle n’est pas totalement détestable. Quant à Laura, qui est victime de l’obsession de Roach, elle n’est pas toujours très sympathique non plus, entre son alcoolisme et sa propre obsession pour un collègue qu’elle poursuit de ses avances.
Si j’ai trouvé que l’histoire aurait pu être plus rythmée, j’ai aimé la tension et l’opposition entre ces deux jeunes femmes (même si certaines scènes étaient parfois assez invraisemblables), doublées d’une réflexion sur la fascination du lecteur pour le true crime, un genre que Laura juge détestable car selon elle, il donne la part belle aux meurtriers sans vraiment s’intéresser aux victimes.
Un premier roman prometteur !
Publié aux éditions La Croisée en Mars 2024, 384 pages.