J’ai découvert Julie Bonnie dès son premier roman, « Chambre 2 », qui avait été un coup de cœur, et je m’intéresse depuis à chaque livre qu’elle publie.
Son dernier roman, « Je te verrai dans mon rêve » se déroule dans une petite ville près de Tours. En 1971, Gégé, trente ans, sort d’une décennie de prison. Ses parents étant décédés pendant cette période, il hérite du bar familial et entend bien reprendre sa vie en main : il se fait désormais appeler Blaise, et, grand amateur de jazz, il décide de transformer le bar en café-concert.
Un jour, il rencontre par hasard une très jeune femme toxicomane, Josée, et son bébé Nour. Blaise s’attache à la petite fille et épaule du mieux qu’il peut cette mère fragile. En grandissant, Nour va passer beaucoup de temps dans le café de Blaise, qui devient son pilier dans une vie instable…
J’ai beaucoup aimé l’écriture sensible et tout en pudeur de Julie Bonnie. Le récit alterne entre la narration de Blaise, et celle de Nour à dix-sept ans : l’adolescente a une très belle voix et, initiée par Blaise à la musique, chante et écrit des chansons, aidée par un jeune homme talentueux mais alcoolique. C’est peut-être sa porte de sortie pour quitter cette ville sans intérêt et ce quotidien chaotique et parfois dangereux… Les personnages de Nour et Blaise sont vraiment réussis : leur relation est très belle, et représente un peu de lumière dans ces vies cabossées. Les violences faites aux femmes sont d’ailleurs un fil conducteur de cette histoire, entre le secret de famille de la mère de Blaise, ou les destinées tragiques des copines de Nour.
Un roman beau et triste à la fois.
Publié en Mars 2021 chez Grasset, 180 pages.
Moi aussi je l’ai découverte avec Chambre 2 et depuis je ne la quitte plus !
une excellente autrice !