« Toute la lumière que nous ne pouvons voir » d’Anthony Doerr est un best-seller qui a reçu le Prix Pulitzer en 2015.
On y fait la connaissance de deux enfants, l’une française et l’autre allemand, que l’on suit dans les années 30 puis pendant la Seconde Guerre Mondiale, alors qu’ils sont adolescents. Marie-Laure Leblanc, une jeune aveugle qui adore lire des livres de Jules Verne en braille, vit à Paris avec son père, qui est serrurier au Muséum National d’Histoire Naturelle. Celui-ci, très habile de ses mains, lui offre des casse-tête pour développer son ingéniosité et lui a fabriqué une maquette du quartier pour qu’elle apprenne à se déplacer seule. Lorsque les Allemands envahissent Paris, le père de Marie-Laure décide de partir avec sa fille chez son oncle, à Saint-Malo. Monsieur Leblanc emmène avec lui un diamant d’une grande notoriété – ou une excellente copie, il n’en sait rien – que lui a confié le Directeur du Musée.
Werner Pfennig, quant à lui, grandit dans un orphelinat avec sa petite sœur Jutta. Il se passionne pour les radios, et apprend à les construire et à les réparer. Repéré pour ces compétences, il intègre une école d’élite dirigée par les SS…
Ce roman est un pavé, mais découpé en une multitude de très courts chapitres, ce qui en facilite la lecture, même si on navigue en permanence d’une année à une autre, et de l’histoire de Marie-Laure à celle de Werner. Je l’ai dévoré, c’est un vrai livre plaid, avec un grand souffle romanesque, et des personnages attachants, que ce soit les enfants, ou ceux qui les entourent, Frau Elena, Madame Manec, le père de Marie-Laure ou encore son oncle ermite Etienne.
J’ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir, j’ai particulièrement été touchée par les destins brisés des enfants, des deux côtés du Rhin, que ce soit Marie-Laure, Werner, son meilleur ami à l’école d’élite ou sa soeur Jutta. J’ai néanmoins quelques bémols, paradoxalement parce que le livre est un Pulitzer, ce qui met la barre haut : j’ai parfois eu l’impression de lire un roman destiné aux adolescents, aux allures de conte (le diamant maléfique, les coïncidences, quelques facettes du roman qui m’ont semblées simplifiées – la Résistance, le travail de Werner…), mais sans que ce soit pleinement assumé.
Pour autant, même si ce n’est pas le grand livre que j’attendais, j’ai passé un excellent moment de lecture avec ce roman, parfait pour les longues soirées d’hiver.
Publié en 2015 chez Albin Michel, traduit par Valérie Malfoy, disponible au Livre de Poche, 624 pages.