J’aime les sagas familiales et les romans qui évoquent la Seconde Guerre Mondiale, j’avais donc été servie avec « Les Déracinés » de Catherine Bardon qui cochait toutes les cases pour me plaire et avait été un grand bonheur de lecture. On y faisait la connaissance d’Almah et Wilhelm, jeune couple viennois confronté à la menace du nazisme dans les années 30… le récit ne s’arrêtait d’ailleurs pas là puisque l’on suivait les péripéties de la famille sur plusieurs décennies et continents, dans une tétralogie. Fil conducteur: le personnage d’Almah, qui résistait aux tourments de l’Histoire comme à ceux de sa vie personnelle.
J’étais donc particulièrement heureuse de retrouver « Almah » dans un cinquième livre éponyme, qui est en fait une préquelle couvrant sa jeunesse, de sa naissance à sa rencontre avec Wilhelm. L’occasion de mettre en place les personnages que l’on retrouvera dans la série (les parents, le personnel de maison…) mais aussi de planter le décor, avec la beauté de la ville de Vienne mais aussi la montée progressive du nazisme, qui n’inquiète pas la bourgeoisie juive assimilée autant qu’elle le devrait…
Ce court roman, à la superbe couverture – sans oublier les magnifiques reproductions de tableaux dans les rabats- peut-il se lire indépendamment de la série ? Je dirais que non. Soit vous avez déjà lu la tétralogie et le livre sera dans ce cas une madeleine de Proust qui vous rappellera votre plaisir de lecture (en vous donnant envie sans nul doute de relire la série), soit vous avez envie de découvrir « Les Déracinés » et vous lirez « Almah » comme un prologue …
Publié en Octobre 2024 aux Escales, 192 pages.