Ben Lerner était l’un des auteurs invités du Festival America et j’avais noté son nom, curieuse de découvrir cet écrivain américain semblant très prometteur… J’étais donc ravie de lire « Au départ d’Atocha », son premier roman. Hélas, trois fois hélas, j’aurais dû m’abstenir !
« Au départ d’Atocha » évoque les tribulations d’un jeune poète américain, Adam, qui est en résidence d’écriture à Madrid. Il gobe des pilules, chie beaucoup (sic – moi j’aurais écrit « défèque »), se balade, va au musée et dans des soirées, sort avec une certaine Isabel, drague une certaine Teresa, veut visiter Barcelone et Grenade, fait croire qu’il ne parle pas espagnol, dit que sa mère est morte et que son père est fasciste alors que ce n’est pas vrai, semble être maniaco-depressif…
Bref, il ne se passe pas grand chose dans ce roman, heureusement assez court (200 pages) donc je n’ai pas gaspillé trop de temps à le lire, même si j’aurais clairement préféré consacrer ce temps à un autre livre. Le style est plat, Adam est inintéressant au possible et absolument pas attachant, le récit est complètement superficiel. Les premières pages étaient ennuyeuses, mais j’ai cru que c’était juste une introduction avant que le rythme ne s’accélère et que le narrateur se retrouve mêlé dans quelque péripétie – il se retrouve confronté dans un musée à un homme qui éclate en sanglots et agit étrangement – mais non, en fait, l’électrocardiogramme a été au ras des pâquerettes du début jusqu’à la fin.
Je n’ai pas du tout compris quel était le but de Ben Lerner en écrivant ce livre. Puisque le narrateur a des sautes d’humeur, des pertes de mémoire, des moments apathiques qui alternent avec des épisodes maniaques, l’auteur a-t-il voulu mettre en scène un personnage atteint de troubles psychiatriques? Pas de bol, j’ai lu « Au départ d’Atocha » juste après « L’autre qu’on adorait » de Catherine Cusset, dont je vous parlerai très bientôt sur le blog, et franchement ce n’est pas du tout le même niveau! Le narrateur est à Madrid au moment de l’attentat de la gare d’Atocha, et cet épisode tragique est mis en avant sur la quatrième de couverture, ce que j’ai trouvé tout à fait déplacé, étant donné qu’il semble finalement n’être qu’un prétexte pour donner une touche de pseudo-sérieux à ce texte.
Je suis vraiment surprise que ce texte ait été publié aux Editions de l’Olivier, et qu’il fasse même partie de la sélection du Prix du Meilleur Roman de Points en 2017. Il semble également avoir reçu des prix et un succès critique aux Etats-Unis. Peut-être est-ce moi qui n’ai pas compris la portée de ce texte et qui suis complètement passée à côté, mais je n’ai vu dans ce livre qu’une logorrhée vaseuse et ennuyeuse. Next.
Publié en Février 2014 aux Editions de l’Olivier, traduit par Jakuta Alikavazovic, 272 pages, en poche chez Points.
Je ne suis pas du tout d’accord avec toi ! J’ai trouvé ce roman très dense, et j’en ai apprécié la finesse et l’intelligence. Je ne me suis pas ennuyée une seconde en le lisant, même si j’ai davantage été intéressée par la première partie (avant les attentats) que par la seconde.
Ah ça promet pour notre enregistrement … Un nouveau Chanson Douce? 🙂
Je suis entre vous deux, j’ai trouvé ce livre partiellement intéressant 🙂
reste à déterminer le pourcentage d’intéressant ^^
Voila au moins un avis tranché (et j’aime que Miss Léo ne soit pas d’accord avec toi, ça équilibre la donne^^).
Je me doute qu’il y a des personnes pour aimer (il a eu des prix, il est publié dans une maison d’éditions prestigieuse) – peut etre est-ce moi qui suis passée complètement à côté? En tout cas ça va créer du debat, c’est bien
À la lecture de ton billet, clignote en gros: grattage de nombril surdimensionné. Et moi, je fuis!
Même l’avis de Miss Léo ne me donne pas envie d’investiguer… C’est dire.
Oui j’ai trouvé ce livre très auto centré : moi moi moi et le reste (culture, entourage, et meme evenements ) on s’en fout un peu…
Je te rejoins sur le personnage d’Adam qui est très singulier et du coup il est très difficile de s’y attacher. Néanmoins je pense que tout n’est pas à jeter dans ce roman ^^. J’ai trouvé qu’on se laissait facilement transporter par l’art omniprésent qui sert de point d’ancrage au récit. J’ai apprécié cette écriture lente, soignée qui correspond à l’image du poète.
Et personnellement je me suis sentie habitée par la vie madrilène.
Ça reste un roman contemplatif, parfois ça passe et parfois non …
comme tu dis, parfois ça ne passe pas ! là où je te rejoins c’est qu’il m’a donné envie de retourner en Espagne !
J’ai lu un autre livre de cet auteur et je n’avais pas aimé, donc je ne pense pas que je lirai celui-ci 😀
Tu as lu 10 04? vu ma déception avec celui-ci, je ne pense pas que j’en lirai d’autres du même auteur, sauf si je tombe sur une personne ultra convaincante qui saura bien me le vanter 😀
Au moins, c’est clair, et je n’hésiterais pas.
Léo a bien aimé, Coralie a un avis mitigé, mais moi ça ne passe pas…
Quel plaisir de te lire quand tu es déçue ! au moins tu ne mâches pas tes mots !
Moi je déteste les « MOI » surdimensionnés (le personnage d’Anthime dans le romand de Cécile Coulon), seul Lermontov échappe à la règle car Carrère avait su justement démonter ce positionnement.
Par contre, je me souviens de l’auteur au festival grâce à ta photo ! je l’ai croisé .. pas de regret et pas le temps de m’attarder sur des romans qui ne te plaisent pas !
Lermontov = Limonov?
oui là c’était me, myself, and I, and my nombril tout le temps, ça m’a saoulée…
j’ai préféré croiser Joseph Boyden 😀
Dans mes bras, tout pareil ! 😀
(J’espère juste qu’il ne gagnera pas ! 😮 )
🙂 ça m’étonnerait quand même !!