« Mai en Nouvelles » est aussi l’occasion de découvrir un auteur déjà rencontré mais pas encore lu : Joseph Boyden, avec son recueil « Là-haut vers le Nord ».
C’est au Festival America de 2016 que j’avais croisé l’auteur canadien – et je lui avais d’ailleurs dit qu’il avait un physique d’acteur et qu’il était le plus bel auteur du festival !
« Là-haut vers le Nord » est un recueil de treize nouvelles, réparties en quatre parties selon les points cardinaux, qui met en scène des Indiens Cree. « Née avec une dent » (traduction du titre original de ce recueil) raconte la relation entre une jeune fille et un loup, « La reine du bingo » évoque une employée de bingo un soir de gros tirage, « La faute de Jenny Two Bears » nous parle de la reformation d’un groupe de punk féminin, « Langue Peinte » des déambulations d’un clochard, « La Marche de l’Ours » d’une chasse à l’homme, « Les hommes ne demandent pas » d’une femme qui quitte tout pour suivre un pilote, « Kumamuk » d’un petit garçon fasciné par l’arrivée de catcheurs, « Légende de la fille sucre » de l’addiction d’une jeune femme passée par les pensionnats « obligatoires », « Abitibi Canyon » d’un jeune homme déficient mental qui se retrouve dans les ennuis malgré lui. Quant aux quatre dernières nouvelles, elles forment une tétralogie autour du suicide d’une jeune femme, raconté du point de vue de son oncle, de son frère, du prêtre et de l’arrière-grand-père.
Joseph Boyden n’élude rien des problèmes rencontrés par les Amérindiens : pauvreté, addictions, perte de leur culture et de leurs traditions, maltraitance dans les pensionnats … (des problèmes avec lesquels j’étais familiarisée depuis ma lecture d’« Indian Roads » de David Treuer) Certaines de ces tranches de vie sont plutôt ancrées dans le quotidien, d’autres évoquent la spiritualité amérindienne. Les personnages sont loin d’avoir la vie rose, pourtant, même si elles ont un goût doux-amer, il n’y a pas de misérabilisme dans ces nouvelles – l’histoire du groupe de rock est plutôt roborative, et dans plusieurs autres histoires, l’amour des parents pour leurs enfants, les rêves, la passion alimentent un certain espoir.
La plume de Joseph Boyden a su m’embarquer dans ces nouvelles toutes très différentes les unes des autres, aux histoires et aux personnages marquants. L’auteur est doué pour poser des situations, créer des atmosphères…tout en ayant un vrai sens de la formule.
Cette première rencontre avec Joseph Boyden est donc réussie, je suis vraiment contente d’avoir enfin lu ce recueil de nouvelles, et j’aimerais désormais découvrir le romancier après le novelliste, comme je l’ai fait avec Holly Goddard Jones (oui, « Kentucky Song » est déjà lu et bientôt chroniqué!)…et il y aura bientôt un autre ouvrage évoquant les Amérindiens sur le blog, puisque je vous parlerai bientôt de « La Note Américaine » de David Grann!
Publié en 2008 chez Albin Michel, traduit par Hugues Leroy, disponible au Livre de Poche, 275 pages.
C’est vrai qu’il n’est pas désagréable à regarder (tu lui as vraiment dit cela? ^_^)
yep! en anglais, je suis peu timide 😀
Il me semble l’avoir lu et pourtant quand je lis le résumé des nouvelles cela ne me revient pas. Pas bon signe;..
aïe! c’est qu’il n’a pas dû te marquer…ou alors tu confonds avec un autre recueil 😀
J’ai adoré comme tout ce que j’ai lu de Joseph Boyden ! (il n’a pas que le physique pour lui, cet homme !) Bon j’avoue avoir fermé les yeux une ou deux fois à des descriptions réalistes et très dures dans « Le grand cercle du monde »… mais sinon, je suis une inconditionnelle !
hâte de le découvrir en (beau) romancier!
J’ai adoré ce recueil et l’auteur est effectivement très agréable – je l’ai rencontré à la soirée mais tu n’y étais pas (le débat organisé autour de la question indienne)
j’aime beaucoup ce recueil car il m’a rappelé les réserves du Montana
La note américaine, je suis ravie de voir autant de gens le lire depuis sa sortie ! figure toi qu’il a été nommé dans les 3 meilleures livres d’investigation du Man Booker Prize et du Pulitzer (j’ai un doute pour le second)
quel dommage que je n’aie pas pu assister à cette soirée!
Je serais passée totalement à côté de la Note Américaine, si l’une de mes camarades de Bibliomaniacs (Léo) ne l’avait pas lu et beaucoup aimé!
Coucou,
C’est vrai qu’il est pas mal du tout!
Je ne suis pas très « nouvelles » mais le sujet de ce recueil me plait bien!
Je ne connaissais pas cet auteur.
Merci pour la découverte!
Maryline
moi non plus je ne suis pas trop nouvelles, mais j’avoue que la lecture de tous ces recueils de qualité m’a bien fait changer d’avis !
C’est un fait: nous avons là un excellent recueil écrit par un très bel homme! Que demander de plus?!
qu’il fasse la cuisine et le ménage? 😀
Le ménage, on peut s’arranger, mais la cuisine, c’est indispensable!
je suis bien d’accord !