Moi qui fuyais comme la peste les récits racontant la mort d’un proche, je me suis retrouvée à lire en moins de deux mois deux ouvrages qui traitent de la mort d’un enfant : « Camille, mon envolée » de Sophie Daull, et « Nuit de Septembre » d’Angélique Villeneuve, écrivain dont le fils est décédé..
Angélique Villeneuve nous livre dans ce texte autobiographique où elle s’adresse à elle-même, en se tutoyant, ses réactions, ses sentiments, ses relations aux autres après la mort de son fils. De ce fils, on ne saura que peu de choses, même son prénom ne sera révélé que dans les dernières pages. Pudique, l’auteur ne questionne pas les raisons de la mort de son fils, mais se concentre sur sa vie sans lui. Comme Bernard Chambaz dans « Dernières nouvelles du martin-pêcheur », Angélique Villeneuve se demande quoi répondre à ceux qui lui demandent combien elle a d’enfants. Et puis c’est la crainte d’être rejetée par les autres, ces enfants qu’on n’ose plus mentionner devant elle de peur de lui faire de la peine – « Ces autres. Ils te demandent pardon de leurs enfants vivants », mais c’est aussi le geste de soutien d’une commerçante au marché ou le signe de reconnaissance d’un photographe qui a reconnu en elle une mère endeuillée. Et que faire des affaires du fils, que faire de sa chambre?
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Publié le 9 Mars 2016 aux Editions Grasset, 153 pages.
17e participation au Challenge Rentrée Hiver 2016 organisé par Laure de MicMelo.
Merci Eva, Je suis infiniment touchée de vous lire aujourd'hui. merci d'avoir vu la lumière, la douceur, la respiration!
Angélique Villeneuve
Je n'ai toujours pas réussi à lire Camille, mon envolée… J'attendrai un peu pour lire celui là je pense…
J'étais certaine qu'il te plairait!
C'est un texte que j'ai trouvé très lumineux et je reste admirative du fait qu'elle ne pose à aucun moment la question du pourquoi. Quelle femme !
oui, un livre lumineux !
Bon, je crois que je vais finir par succomber malgré le thème.
Ce livre me tente de plus en plus.
Très beau commentaire, votre émotion est palpable …
Vraiment un sujet que je crains d'affronter… La mort d'un enfant, c'est inacceptable, intolérable, inconcevable… Je crois que mon esprit se refuse à l'envisager…
J'ai voulu te laisser un commentaire mais parfois ta page ne cesse de bouger. Lire deux livres sur le même sujet, quoiqu'ici on a l'impression qu'on aborde le deuil du parent plus que la vie de l'enfant – ils ont l'air différent. Je pense lire le premier !
@ Electra : oui j'ai parfois ce problème aussi quand j'écris un article, la page est instable ! les deux livres sont effectivement très différents, "Camille, mon envolée" parle en effet beaucoup de l'enfant, même si l'après et le deuil du parent est aussi traité. Celui-ci est beaucoup plus centré sur la vie après le décès. Le ton, le style sont également très différents.
@ Delphine et Noukette: je pense en effet que c'est un livre difficile à lire quand on a soi-même des enfants car la projection fait peur.
@ Souguite : merci pour votre commentaire!
@ Valérie et Edyta: c'est vraiment un très beau texte, très fin, très pudique
@ Clara et Joëlle : vos billets m'avaient convaincue de lire cet ouvrage.
@ Angélique Villeneuve : merci à vous pour nous avoir livré ce très beau texte, à portée universelle, et pour prendre la peine de lire ce billet et de le commenter.