Bien contente de revenir après une fermeture de quatre jours de mon blog! En fait je suis hébergée chez OVH qui, après une suspicion de tentative de hacking, a suspendu l’accès à mon site…OVH a bien fait, car la tentative de hacking était bien réelle, mais il y a une procédure assez complexe à suivre pour faire réouvrir le site, et clairement, si on ne s’y connait pas ou si on n’a pas quelqu’un dans son entourage qui s’y connait en informatique, cela devient très très compliqué! Bref, très heureuse de pouvoir ENFIN publier un nouvel article, sur le roman graphique « Les Mauvaises Gens » d’Etienne Davodeau.
Je vous ai déjà parlé plusieurs fois de cet auteur, pour « Chute de Vélo » ou encore « Lulu femme nue », dont j’apprécie à la fois le dessin et la sensibilité. Dans « Les Mauvaises Gens », récompensé par le prix du scénario et le prix public du meilleur album au Festival d’Angoulême de 2006, il nous raconte le parcours de ses parents. Maurice et Marie-Jo viennent tous les deux de familles modestes de la région des Mauges. Maurice, dont les parents ne peuvent pas se permettre de payer des études à tous leurs enfants, s’arrête au certificat d’études et rejoint un atelier de mécanique. Quant à Marie-Jo, elle obtient une bourse pour le collège mais n’a pas les résultats suffisants pour terminer sa scolarité, et commence à travailler à quatorze ans dans une usine de chaussures, avec cadences infernales et peu de protection pour les ouvriers.
A travers l’histoire de Marie-Jo et Maurice, c’est l’histoire du monde ouvrier des 30 Glorieuses qui nous est racontée. Une période de plein emploi mais où pourtant les ouvriers sont peu organisés pour faire valoir leurs droits face aux patrons, et où il est facile de se faire « blacklister » par les patrons de la région si l’on tente la moindre revendication. C’est en étant impliqués dans les jeunesses chrétiennes que Marie-Jo, Maurice et leurs camarades vont apprendre que l’union fait la force, et vont commencer à se regrouper, et s’organiser pour faire passer leurs idées. Difficile quand on est jeune, qu’on vient d’un milieu modeste, qu’on n’a pas fait d’études – a fortiori pour Marie-Jo qu’on est une femme – de prendre la parole lors de réunions pour argumenter, réclamer, négocier, et tenir tête aux patrons.
Etienne Davodeau interviewe ses parents, les questionne pour bien comprendre leur cheminement, de jeunes ouvriers à syndicalistes puis même à homme politique pour Maurice qui va se présenter aux élections locales. Il retrouve des documents de l’époque, découvre le parcours étonnant du jeune prêtre qui a été très important dans la vie de ces jeunes ouvriers.
« Les Mauvaises Gens » est intéressant à plusieurs niveaux : pour la curiosité d’un fils dont le travail, dessinateur de BD est à mille lieux de celui de ses parents, et qui veut vraiment en savoir plus sur l’engagement militant de Maurice et Marie-Jo – alors que ceux-ci, assez pudiques, ne considèrent pas leur parcours comme digne d’être raconté dans un livre ; pour cet angle original de l’apport des groupes chrétiens sur la formation des syndicalistes ; pour la transcription de trois décennies de vie ouvrière et de militantisme, avec un livre qui se termine sur l’enthousiasme de la victoire de François Mitterrand aux présidentielles de 1981. Etienne Davodeau réussit le pari de faire d’une histoire familiale un livre universel, et de rendre hommage à ses parents sans tomber dans l’hagiographie. Un roman graphique pertinent et accessible -malgré la tonne de sigles mentionnés! – sur la vie ouvrière et militante.
Publié en 2005 chez Delcourt, 183 pages.
J’ai déjà été en contact avec mon hébergeur (au tout début) et ils sont très sympas donc je compte sur eux pour me protéger ! OVH a bien réagi mais je n’imagine pas ne pas trouver mon blog !
Pour le livre, j’ai dans le cadre du Prix BD, lu une ou deux BD sur le combat syndicaliste, mais j’ai toujours été déçue aussi si je croise celui-ci en bibli, j’irais le prendre!
de manière générale, je suis rarement déçue avec les Davodeau…
Tu n’es pas sur OVH? ils m’ont envoyé un mail pour me prévenir qu’il y avait un pb, avec une tentative de hacking. (on a vérifié par la suite, et effectivement, mon site a subi une attaque en règle) et pour me donner la marche à suivre.
Le problème c’est qu’en tant que propriétaire du site, je suis responsable de son contenu et de sa sécurité, donc c’est à moi de me débrouiller pour faire en sorte que la sécurité sur mon site soit optimale, et ça demande un certain niveau en informatique, si tu n’as pas les compétences ou personne dans ton entourage pour le faire, tu ne peux que pleurer…(bon, OVH te donne une liste de personnes agréées qui peuvent le faire pour toi, mais ça doit pas être gratuit…) – et c’est vrai que ça fait un coup au moral de taper l’adresse de ton site et voir une page blanche…
Quelle différence entre WordPress (voir bas de page de ton blog) et OVH?
Sinon, ces mauvais gens supportent très bien la relecture (et les BD de Davodeau , en général)
WordPress est la plateforme que j’utilise pour créer et administrer mon blog.
Comme j’ai un site avec un nom propre (et pas un .wordpress.com ou .blogspot.fr) en .fr, j’utilise OVH pour gérer ce nom de domaine et aussi l’hébergement sur Internet de mon site.
Ah oui, les Davodeau sont en général des valeurs sûres!
« Lulu femme nue » m’avait marquée. J’avais bien aimé « Les ignorants » et « Les mauvais gens ». J’apprécie la sensibilité et le regard de Davodeau. Bref, je suis fan!
je compte bien explorer toute sa bibliographie!
Je note, ça m’inspire bien !
je te conseille d’ailleurs toute l’oeuvre de Davodeau!
Un de mes Davodeau préférés !
Une valeur sûre 🙂