Il ne vous reste plus que jusqu’au 13 juillet pour aller voir au Grand Palais la belle exposition consacrée à Velazquez (1599-1660)!
Alors, oui, l’exposition n’est, on s’en doute, pas aussi fun que celle consacrée à Jean-Paul Gaultier, mais elle présente les œuvres d’un peintre extrêmement moderne dans son style et ses compositions, qui a fortement influencé des générations d’artistes beaucoup plus récents, notamment Manet.
Velazquez a commencé sa carrière très jeune, vers dix ans seulement, et a donc produit des oeuvres extrêmement abouties et matures à la vingtaine. Je ne suis pas fan des natures mortes, des teintes très sombres d’inspiration flamande et des sujets très religieux donc je suis passée rapidement devant les premiers tableaux exposés.
J’ai quand même souri devant ce tableau d’une religieuse au regard mauvais, extrêmement moderne, et qui ne dépareillerait pas sur la pochette d’un album métal!
Le tableau le plus célèbre de Velazquez, « Les Ménines », n’est pas présent dans cette exposition, étant le joyau du Musée du Prado à Madrid, mais on y retrouve plusieurs portaits de l’Infante Marguerite, figure centrale du tableau, car Velazquez était peintre officiel de la Cour d’Espagne sous le règne de Philippe IV.
Que cette absence ne vous freine pas, Velazquez fut un peintre prolifique et il y a beaucoup d’autres oeuvres très intéressantes à voir, que ce soit le Portrait du Pape Innocent X, saisissant d’intensité, cette composition extrêmement moderne de la Cène d’Emmaüs, le beau portrait lui aussi très moderne de Sainte Ruffine, sans parler de ce portrait d’homme qui pourrait avoir été peint en 1950!
Il est fascinant de voir l’évolution de Velazquez, tant en terme d’utilisation des couleurs, que dans la technique voire même dans l’esprit de ses toiles, où transparait parfois l’humour du peintre, alors que les débuts étaient plutôt sinistres. J’ai aussi beaucoup aimé le recyclage des oeuvres, ou comment un portrait de servante noire (La Mulata) devient une scène religieuse (La Cène d’Emmaüs) lorsqu’une scène christique est rajoutée à l’arrière-plan…ou ce portrait de Démocrite qui devient celui d’un joyeux luron…
Petit clin d’oeil littéraire avec le Portrait de Saint Thomas, et son très beau drapé de manteau, qui est sur la couverture de « Vies Minuscules » de Pierre Michon…
Il y a également dans cette exposition beaucoup d’oeuvres qui ne sont pas de Velazquez mais de peintres contemporains dont il était proche, notamment Juan Bautista Martinez del Mazo, ce qui m’a un peu agacée…par contre, ne ratez pas la splendide sculpture d’un hermaphrodite semblant se prélasser sur un matelas pneumatique, qui daterait du IIe siècle, et qui fait le pendant à « La Venus à son miroir »…
L’Exposition Velazquez est donc un must lorsque l’on aime la peinture…Je ne pensais pas autant l’apprécier, pourtant j’ai été conquise par la richesse et la modernité des oeuvres de Velazquez. Il ne vous reste que dix jours pour la visiter, ce serait dommage de passer à côté!
Plus d’informations sur le site du Grand Palais.
Exposition jusqu’au 13 Juillet 2015, au Grand Palais (Galeries Nationales)
3, avenue du Général Eisenhower, Paris VIIIe
Billet normal :13 euros, réduit : 9 euros
Ah les expos ! C'est bien l'une des rares choses qui me manque depuis que j'ai quitté Paris.
Tu as tout à fait raison de souligner la modernité de Vélasquez. C'est un peintre immense et j'ai vraiment hâte de voir le portrait d'Innocent X.
@Titine ; j'espère vraiment que tu aimeras l'expo !:)
@Tant qu'il y aura des livres : c'est vrai que le choix est beaucoup plus large en province, cela dit, tu viens pour la journée, tu enchaines deux expos et hop, une chose en moins qui te manque ^^