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En un an j’aurai lu « Oona et Salinger », « Mon Année Salinger », « Et devant moi, le monde » et donc « Le Contrat Salinger » d’Adam Langer… Assez bizarre pour quelqu’un qui se rappelle à peine d’avoir lu « L’attrape-coeurs »!
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Adam Langer met en place avec cette autofiction un thriller littéraire plutôt original. Ancien journaliste, auteur d’un livre qui l’a fâché avec sa mère, Adam est désormais un père au foyer dans une petite ville, dont la seule activité littéraire est d’écrire en secret un blog à quatre mains avec sa femme qui se moque des collègues universitaires de celle-ci. A l’occasion d’une lecture dans une librairie, il renoue avec Conner Joyce, un célèbre écrivain de thrillers, qu’il avait interviewé quand il était journaliste et avec qui il avait sympathisé. Quelques jours plus tard, un Conner paniqué lui raconte qu’il a été approché par un homme âgé vaguement menaçant, Dexter Dunford, qui lui a demandé, sous couvert du secret absolu, d’écrire un roman juste pour lui, avec à la clé un énorme chèque. Cet homme possède des manuscrits exclusifs de JD Salinger, Norman Mailer, Thomas Pynchon ou Harper Lee.
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J’ai été charmée par ce roman durant le premier quart du livre, que j’ai littéralement dévoré. Le point de départ du récit est très original, et donne lieu à l’évocation de certains des romanciers les plus cultes et les plus secrets de la littérature américaine. Le personnage d’Adam Langer est sympathique et attachant, avec sa petite famille – les prénoms de ses deux filles m’ont d’ailleurs fait sourire, Beatrice et Ramona comme dans la série de livres pour enfants de Beverly Cleary.
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Pourtant, progressivement, un certain ennui est apparu, même si « Le Contrat Salinger » restait toujours agréable à lire. La faute à un manque de profondeur du récit, et à quelques personnages bâclés, notamment celui de Margot, écrivain star d’histoires de fées et vampires. J’ai eu également du mal à comprendre pourquoi Dexter Dunford, qui collectionne les manuscrits du fleuron de la littérature américaine, est si friand des thrillers de Connor Joyce, qui certes est réputé pour son sens aigu du détail, mais ne produit a priori pas non plus les romans du siècle.
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C’est dommage, car Adam Langer semble avoir une imagination très fertile et un bon sens de l’humour. Le récit est plein de rebondissements, et regorge de clins d’oeil et de boucles bouclées, dont une que j’ai trouvée assez épatante. Il y a vraiment un bon potentiel dans « Le Contrat Salinger », mais qui aurait mérité d’être plus bétonné, au niveau de la construction des personnages comme du ficelage de certaines scènes.
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« Le Contrat Salinger » d’Adam Langer est basé sur une très bonne idée, mais qui souffre d’un traitement trop superficiel. Cela en fait un thriller agréable mais léger, un sympathique divertissement un peu relâché, alors qu’il y avait matière à en faire un excellent roman.
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Publié le 19 Août 2015 aux Editions Super 8, traduit par Emilie Didier, 311 pages.
6e participation au Mois Américain 2015 et 5ème participation au Challenge 1% Rentrée Littéraire 2015.
Moi qui suis fan de Salinger (mon auteur préféré) je lis très peu de livres sauf ceux qui parlent vraiment de son œuvre. Ici il n'est donc pas le sujet mais sert bien au titre .. bon je vois que si le début est alléchant, la suite l'est moins … donc je passe mon chemin !
Pourquoi pas ?
@ Electra: c'est une lecture agréable et distrayante, mais je pense qu'il ne faut pas en attendre plus
@Tant qu'il y aura des livres : ûne bonne distraction!
Ça avait l'air prometteur. Peut-être si je tombe dessus!
@ Gabriel : ça se lit vite et bien !