Incandescences – Ron Rash

Comme je l’ai déjà écrit sur ce blog, je ne suis pas forcément une grande adepte des recueils de nouvelles, mais j’apprécie Ron Rash, dont j’ai notamment lu « Un monde à l’endroit » et « Une terre d’ombre », et la lecture, il y a quelques mois, d’« Un membre permanent de la famille » de Russel Banks m’avait donné envie de découvrir les nouvelles de Ron Rash rassemblées dans « Incandescences ».
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Le recueil démarre en fanfare avec une nouvelle qui met en scène des œufs qui disparaissent d’une ferme pendant la Grande Dépression. Un vrai petit bijou, incroyable de maîtrise, qui m’a littéralement bluffée. Et cela continue avec un prêteur sur charge confronté à son neveu junkie qui vole ses propres parents, ou avec deux collègues qui décident d’aller ouvrir des tombes pour récupérer des boucles de ceinture et des boutons d’uniformes de confédérés. Trois nouvelles extrêmement bien écrites, qui m’ont laissée admirative.
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Les sujets sont cohérents avec le reste de l’oeuvre de Ron Rash, cela parle de la campagne, du Sud des Etats-Unis, des petites gens, de solitude, de drogue, d’injustice et de violence, mais chaque nouvelle a son ambiance propre, et toutes ne sont pas contemporaines : l’une d’elles se passe notamment pendant la Guerre de Sécession.
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Si je reconnais le talent de Ron Rash, car toutes les nouvelles sont très bien écrites, avec une atmosphère très particulière, je n’ai pas été séduite par l’intégralité des textes. Je n’ai par exemple pas du tout accroché à la nouvelle mettant en scène la femme obsédée par les jaguars, ou à celle où un vieil homme est pris à partie par le shérif car il est entré sur un terrain qui n’appartient plus à sa famille. Par contre, quel bonheur de lire la nouvelle où une femme attend le retour de son mari taiseux et secret – mais excellent conjoint – alors que les actes de pyromanie font rage dans les environs.
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Il y a une grande cohérence dans l’esprit de ce recueil, par contre, si j’ai adoré la moitié des nouvelles, l’autre moitié m’a laissée relativement froide, tout comme lorsque j’avais lu le recueil de Russell Banks, même si la qualité littéraire est évidente.
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« Incandescences » de Ron Rash est donc un recueil de nouvelles que je recommande, même à des lecteurs qui, comme moi, ne sont pas forcément adeptes du genre. Vous trouverez forcément votre bonheur parmi ces douze nouvelles, certaines étant vraiment incontournables. Je me demande d’ailleurs s’il est possible d’aimer TOUTES les nouvelles d’un recueil…cela n’a pas été mon cas pour le moment, mais je ne désespère pas!
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Publié le 9 Avril 2015 aux Editions du Seuil, traduit par Isabelle Reinharez, 201 pages.
7e participation au Mois Américain 2015
                                                amarica

11 commentaires sur “Incandescences – Ron Rash

  1. J'ai découvert Ron Rash avec ce recueil. Du coup, ses romans m'attendent. J'ai aussi lu le recueil de Russell Banks, parce que j'adore ses romans! Bref, dans mon cas, si j'aime un auteur, je lirai tout de lui!

    Bonne question: est-il possible d'aimer TOUTES les nouvelles d'un recueil? Je ne crois pas. Il y a forcément des nouvelles plus fortes, plus senties que d'autres.

  2. Ce n'est effectivement pas évidemment de trouver un recueil de nouvelles dont on aime tous les éléments. Ce n'est pas forcément mon genre préféré non plus, je ne connais pas encore Ron Rash mais je commencerai sûrement avec un roman.

  3. Il m'attend. J'aime les nouvelles et j'aime Ron Rash, donc…Mais je suis assez d'accord avec toi, il est quasi impossible d'aimer toutes les nouvelles d'un recueil (ça a dû m'arriver une seule fois, avec "Des hommes en devenir").

  4. Passionnés des livres, j’aimerais partager ceci avec vous. Il s’agit d’un passage que j’ai particulièrement aimé dans le roman Nauranéüs de la romancière L. A. Grifont

    « Vous ai-je déjà mentionné que j’adorais les livres? Ils sont mes amis, mes compagnons de voyage et mes thérapeutes. Si je me sens triste ou stressée, j’en ouvre un, et voilà que s’amorce une nouvelle aventure. À une époque où la vitesse, le numérique, le virtuel et le texto sont devenus maitres de notre temps, il m’arrive d’être dépassée par la technologie. Ces communications instantanées et ces intrusions en permanence dans mon intimité me rendent nostalgique d’une période que j’ai à peine connue. Un bouquin électronique, c’est pratique, mais un livre aux odeurs d’encre séchée demeure pour moi une richesse inestimable. »

    En passant, super ton blogue.

  5. Comme toi je n'aime pas beaucoup les nouvelles, c'est pour moi trop court à chaque fois!! Mais des nouvelles de Ron Rash pourquoi pas, j'avais adoré Un pieds au paradis, et je lirai volontiers Le monde à l'envers.

  6. @ Gabriel : j'avais beaucoup aimé Un monde à l'endroit, mon préféré à ce jour

    @ Laure : c'est vrai que globalement ce recueil est de très bonne qualité…mais j'en garde un souvenir contrasté entre des nouvelles que j'ai trouvées absolument géniales et d'autres qui m'ont peu intéressée

    @Tiphanie : j'ai hâte de lire les autres romans de Ron Rash…

    @ Marie-Jo : merci!

    @Jérôme : bon, je note "Des hommes en devenir" alors ^^

    @Hélène : peut-être que la perle rare existe 🙂

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