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J’avais envie de commencer l’année 2016 avec un livre de qualité, et avec « Il pleuvait des oiseaux » de Jocelyne Saucier, je n’ai pas été déçue, j’ai beaucoup aimé ce roman d’une auteur que j’avais découverte avec « Les Héritiers de la Mine ».
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Derrière ce titre curieux – mais dont l’explication se trouve dans le roman – se cache une photographe qui a pour projet de rencontrer des rescapés, aujourd’hui très âgés, des grands incendies qui ont ravagé le Québec au début du XXe siècle pour les prendre en photo. Etant à la recherche d’un homme nommé Boychuck, lui aussi rescapé et qui est devenu quasi légendaire, elle se retrouve dans un campement occupé par deux vieillards marginaux, Charlie et Tom, avec qui elle finit par se lier d’amitié. Et l’arrivée d’une octogénaire qui a passé presque toute sa vie dans un asile crée de nouveaux liens entre les membres de cette petite communauté…
« Il pleuvait des oiseaux » commence comme un roman de nature writing, avec ces deux vieillards qui vivent dans des cabanes, et on se croirait presque dans un livre Gallmeister…Une vie simple et solidaire, à l’écart de la société, pour les quelques années qu’il leur reste. L’arrivée de la photographe, qui fait des recherches sur les rescapés des grands incendies, nous plonge dans ces catastrophes qui marquent durablement un pays, qui façonnent son histoire, qui sont entrés dans la mémoire collective avec les scènes horribles du drame, le récit des sauvetages miraculeux, et ces mythes qui les entourent, et dont Boychuck est la meilleure incarnation.
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C’est un livre vraiment différent des « Héritiers de la Mine », dans la narration comme dans l’écriture, même si l’auteur s’attache dans ces deux romans à décrire un microcosme. Au début, on se demande vraiment où veut en venir Jocelyne Saucier : roman sur la nature, sur le troisième âge, roman historique, roman d’amour, roman sur l’art? Il y a finalement tous ces ingrédients dans « Il pleuvait des oiseaux », conté par une belle écriture délicate. Beaucoup d’amour, de pudeur, de liberté, de tendresse, avec une atmosphère envoûtante qui m’a ravie. Il y est également question de peintures, et de jumelles belles comme le jour, mais je n’ai pas vraiment envie d’en dire plus sur le contenu de ce livre : quand je l’ai commencé, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, juste que cela parlait de protagonistes très âgés, et c’est tant mieux car cela m’a permis de découvrir ce roman sans idées préconçues et sans spoilers, et donc avec un plaisir intact. J’ai adoré lire ces deux cents pages qui m’ont transportée au Québec, et m’attacher à ces personnes très âgées qui n’ont pas dit leur dernière mot et ont envie de profiter comme ils l’entendent de leurs derniers instants.
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Vous l’aurez compris, « Il pleuvait des oiseaux » de Jocelyne Saucier est un magnifique roman, qui je pense va me marquer durablement. A lire pour oublier la grisaille de l’hiver…je le recommande chaudement!
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Publié en 2011 chez XYZ, disponible en poche chez Folio, 224 pages.
Un attachement très fort à ces "p'tits vieux" et un environnement qui m'a transportée. C'est une jolie lecture, qui ne paie pas de mine, mais qui réjouit. Je note Les héritiers de la mine, en croisant les doigts qu'il soit publié en poche comme celui-ci!
@ Laeti : j'avais trouvé les Héritiers de la Mine à ma médiathèque, tu verras il est très différent (une histoire de famille racontée en mode polyphonique par les enfants de cette famille nombreuse)
Je n'avais pas aimé les héritiers de la mine mais si tu recommandes celui-ci chaudement, je veux bien tenter le coup.
Ah! Quel plaisir de lire ton billet, qui me transporte à nouveau dans cette contrée lointaine tant appréciée.
Je suis ravie que ce roman t'ait plu.
Devant le succès d'"Il pleuvait des oiseaux" en France, je ne serais pas étonnée que "Les héritiers de la mine" paraissent y en poche.
Quant à moi, il me reste à lire ce dernier roman. J'ai déjà lu "La vie comme une image", mais je ne le conseille à personne! Très décevant…
@ Marie-Claude: j'avais vu en effet qu'"Il pleuvait des oiseaux" était dans ton TOP 50 🙂 merci pour ton dé-conseil ^^
@ Jérôme : puisqu'ils sont très différents, même si tu n'as pas aimé Les Héritiers de la Mine, celui-ci peut te plaire.
La notion de "nature writing", vers laquelle s'orienterait le livre, ne correspond pas trop à ma sensibilité… Malgré ton enthousiasme, je ne suis pas sûre d'^tre tentée…
Marie-Claude en avait fait un tel éloge et je vois que toi aussi, je vais essayer de me le procurer 😉
J'ai trouvé le discours sur la mort développé par les trois vieux extrêmement touchant. Ce livre reste un excellent souvenir, mais les Héritiers de la mine ne me tente pas du tout en revanche !
Je l'ai noté depuis Aifelle, je l'avais noté, tu enfonces le clou dis donc, et je trouve ça hyper mignon que tu ne veuilles rien spoiler pour nous laisser la lecture intacte.
Décidément, tout le monde est sous le charme de cette auteure que je ne sens pas pour moi.
@ Delphine Olympe : c'est surtout au début, car l'auteur décrit comment vivent les vieillard dans leur campement, mais ce n'est pas la tonalité du roman dans sa totalité
@ Electra : je pense que tu vas aimer 🙂
@ Pr Platypus : les deux romans sont vraiment très différents, tant sur l'histoire que sur le style. Le seul vrai point commun est le côté microcosme
@ Galéa : j'ai aimé le découvrir de façon "vierge" dont je n'avais pas envie de trop en dévoiler …
@ Valérie : ah mais toi tu es une rebelle 🙂
En voilà un qui m'attend sur mes étagères…!
C'est le genre de billet que j'aime découvrir au moment où je viens de le trouver à la bouquinerie… 🙂
Il m'a souvent été conseillé ce roman et je l'ai au moins dans ma pile à lire. Me reste plus qu'à l'ouvrir!
@ Gabriel : ah oui, il faut défendre le patrimoine littéraire québécois!
@Marguerite : super timing 🙂
@ Noukette : c'est toujours sympa de savoir qu'il y a de bons livres dans sa PAL 🙂