Après « Attention, Dieu méchant » de Shalom Auslander, voici un nouveau recueil de nouvelles lu dans le cadre de « Mai en Nouvelles », mais français cette fois-ci : « S’abandonner à vivre » de Sylvain Tesson, auteur dont j’ai beaucoup aimé « Sur les Chemins Noirs ».
Ce recueil est composé de dix-neuf nouvelles dont les protagonistes sont pour la plupart confrontés à des situations inattendues, voire même rocambolesques, ou bien à des coïncidences ou coups du sort, mais ceci dans des contextes bien différents d’une histoire à l’autre. On y retrouve le goût de l’auteur pour les voyages, les contrées lointaines, et même pour l’escalade. Difficile d’ailleurs de ne pas frémir en lisant « La Gouttière » et en pensant au grave accident arrivé depuis à Sylvain Tesson…
Comme dans beaucoup de recueils, le niveau est inégal – qu’il est rare d’aimer TOUTES les nouvelles!- et il y a trois ou quatre histoires auxquelles je n’ai pas accroché, mais dans l’ensemble j’ai vraiment beaucoup aimé cet ouvrage. C’est bien écrit, souvent drôle, et les différentes histoires sont plutôt bien tournées, avec des chutes réussies.
J’ai particulièrement apprécié « Le Barrage » – l’histoire d’un jeune couple qui part en voyage en Chine et se retrouve à contempler une vallée inondée – la fameuse « Gouttière » où un mari rentre à la maison un peu trop tôt…- « La Ligne », où les coupures de courant ont des conséquences inattendues – « L’Ermite »qui, comme son titre l’indique, nous raconte l’histoire d’un ermite, « Le Bar » où des touristes russes se retrouvent à boire un coup dans un bar américain, ou encore « Le Train » où l’auteur nous explique le concept de « pofigisme »!
« S’abandonner à vivre » de Sylvain Tesson est vraiment un ouvrage plaisant, l’auteur a su trouver le bon équilibre pour la longueur des nouvelles, ni trop longues, ni trop courtes. Il y a une belle unité entre les histoires, ce qui évite l’effet patchwork, décousu, que l’on peut retrouver parfois dans les recueils, mais avec une diversité des situations rafraîchissante et intéressante. Une lecture très agréable, un recueil que je recommande!
Publié en 2014 chez Gallimard, disponible en poche chez Folio, 224 pages.