Après avoir consacré « L’autre qu’on adorait », son précédent ouvrage, à un ami très proche, Catherine Cusset s’intéresse aujourd’hui au peintre contemporain britannique David Hockney dans « Vie de David Hockney ».
David Hockney est un peintre que je ne connaissais pas du tout avant la sortie de ce livre, mon ignorance de sa vie et de son oeuvre était telle que je croyais que la couverture du livre – que je trouve très belle – était l’une de ses peintures ! L’artiste, qui est d’ailleurs toujours vivant, est né en 1937 au Royaume-Uni – même s’il a passé une grande partie de sa vie à Los Angeles – et a connu très tôt le succès. Un succès qui perdure, puisque le mois dernier, l’une de ses peintures s’est vendue à 28,5 millions de dollars ! Si une grande partie de son oeuvre se compose de peintures figuratives, notamment de portraits, David Hockney a également réalisé des gravures, des décors d’opéras et de pièces de théâtres, des collages à base de photos…
Comme le titre l’indique, Catherine Cusset retrace dans un peu moins de 200 pages quatre-vingt ans de la vie de David Hockney : sa famille, son parcours artistique, son homosexualité, ses compagnons, les liens forts d’amitié qu’il a pu tisser, sa surdité, les décès dans son entourage, entre SIDA, cancers, suicides…
J’ai lu « Vie de David Hockney » avec plaisir car la vie de David Hockney est intéressante : c’est un peintre prolifique qui a su se renouveler, qui a été beaucoup entouré, qui a connu la liberté, les fêtes, l’insouciance avant les débuts du SIDA et l’hécatombe qui a décimé une partie de son entourage…Pour autant, j’ai trouvé que ce livre avait du mal à trouver sa place entre biographie et oeuvre littéraire, alors que Catherine Cusset s’en était tiré haut la main avec le portrait de son ami dans « L’autre qu’on adorait » – mais elle y évoquait un homme qu’elle avait bien connu, qu’elle avait beaucoup aimé…je ne pense pas qu’elle connaisse David Hockney, qu’elle l’ait déjà rencontré, et j’ai trouvé que ce récit manquait de familiarité, et donc de chaleur, de profondeur… Je n’ai pas non plus senti que Catherine Cusset était vraiment touchée ou fascinée par l’homme ou l’artiste, comme pouvait l’être David Foenkinos avec « Charlotte ». « Vie de David Hocknet » est un texte plutôt factuel, mais sans être une vraie biographie détaillée et documentée, et ce n’est pas non plus un roman inspiré de la vie de l’artiste, ce qui aurait pu donner un ouvrage flamboyant et plein de panache…
Ce positionnement peu clair ne me permettra sans doute pas d’être marquée durablement par « Vie de David Hockney ». J’aurais sans doute préféré lire un reportage sur ce peintre dans un magazine, un article fouillé, documenté, une vingtaine de pages illustrées de reproductions de ses peintures, ou visionner un documentaire. Car les peintures, les oeuvres d’art, même si elles sont souvent décrites, manquent cruellement dans ce livre : une version illustrée enrichirait le propos et serait vraiment la bienvenue.
Publié en Janvier 2018 chez Gallimard, 192 pages.
3e participation au Mois Anglais 2018 car le protagoniste est anglais.
oh oui dommage…car la vie du peintre paraissait vraiment interessant….dommage…
mais les peintures que tu montres sont fascinantes….
tant mieux si elles te plaisent 🙂
Ah oui, dommage ! et ne pas faire figurer ses oeuvres – étrange choix ou alors il aurait fallu que sa vie privée soit aussi passionnante que son oeuvre comme pour Gabriële ! Je passe donc mon chemin.
dans Gabriële (où l’on évoque très peu ses oeuvres) , il y a un vrai souffle romanesque, et puis il y a le lien familial entre l’héroïne et les auteures, le travail d’enquête…on sait pourquoi ce livre a été écrit.
Je vais me contenter de regarder les oeuvres de cet artiste ….
et il y en a un certain nombre!!
Je n’avais pas prévu de le lire, tu confirmes mon choix…
j’ai été beaucoup plus convaincue par d’autres livres de Catherine Cusset…
Un artiste que je ne connaissais pas du tout non plus mais le livre ne me tente pas…
en tout cas je suis contente qu’il m’ait permis de découvrir l’artiste!
Je lirai de préférence « L’autre qu’on adorait »… c’est dommage cette tendance pour les auteurs français à écrire des semi-biographies sans être vraiment passionné par le sujet, ou du moins, sans réussir à le faire sentir ! J’adore les peintres dans les romans, pourtant, à la lecture de ton ressenti, j’hésite.
ah oui, à choisir, lis « L’autre qu’on adorait! »
je suis d’accord avec toi pour les versions illustrées des bio de peintres, ça paraît logique… Je note en tous cas!
je suppose que le livre n’étant pas une bio « officielle » du peintre, Gallimard n’a pas eu l’autorisation de mettre des reproductions en couverture ou dans le livre…
Je n’avais pas entendu parler de David Hockney, bien que je découvre qu’une exposition lui a été consacrée au Centre Pompidou il y a exactement 1 an…
Les teintes acidulées de ses tableaux m’évoquent les illustrations des livres pour enfants…J’adore !
Catherine Cusset, dont j’ai bien aimé « L’autre qu’on adorait « , mais qui est un auteur qui ne m’attirait guère auparavant, aura le mérite, cette fois, de nous faire découvrir un peintre… A TRAVERS TON BILLET !…En fait, merci à toi !