« La Disparition d’Adèle Bedeau » de Graeme Macrae Burnet est un roman policier que j’ai lu dans le cadre du Grand Prix des Lectrices de ELLE 2019, dont je suis jurée : il fait partie de la sélection de Septembre. La particularité de ce livre est que, bien que l’auteur soit écossais, l’intrigue se déroule…en Alsace.
Manfred Baumann est un homme solitaire, routinier, un peu terne. Directeur d’une agence bancaire, il a ses habitudes dans un bar-restaurant, qu’il fréquente quotidiennement. Une jeune serveuse, Adèle Bedeau, y travaille. Un jour, elle ne se présente pas à son poste. L’inspecteur Gorski, obsédé par le meurtre non résolu d’une jeune fille il y a une vingtaine d’années, enquête sur cette disparition et suspecte rapidement l’étrange Manfred Baumann…
« La Disparition d’Adèle Bedeau » est un roman policier qui se distingue de la production actuelle. C’est un roman psychologique, au rythme lent, à l’atmosphère surannée – j’ai plusieurs fois pensé aux livres de Simenon, aux enquêtes du commissaire Maigret. L’intrigue est vraiment bien menée: malgré le manque de grands rebondissements et la routine de Manfred, je ne me suis pas ennuyée une seconde en lisant ce livre.
L’auteur a un vrai talent pour créer cette ambiance de petite ville de province, faite d’habitudes et de petites mesquineries, où tout le monde se connait et tout le monde s’observe. Il réussit également à rendre attachant Manfred, un personnage pourtant bizarre, au quotidien bien terne – changer de plat du jour au restaurant semble être l’événement du siècle!
Certains pourront trouver ce roman un peu vieillot, un peu grisâtre : effectivement, l’intrigue n’a rien de révolutionnaire mais elle est bien ficelée, et l’ambiance et les personnages sont vraiment réussis. Mon seul bémol portera sur la fin, que j’ai trouvée un peu convenue, sans que cela nuise pour autant à mon plaisir de lecture…
« La Disparition d’Adèle Bedeau » de Graeme Macrae Burnet est un roman policier « à l’ancienne » mais écrit d’une plume délicate et pertinente. Un livre rafraîchissant, et un auteur à suivre!
Publié en Août 2018 chez Sonatine, traduit par Julie Sibony, 288 pages.
8e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2018.
Je peine déjà à revenir au roman policier «moderne». Alors, ceux « à l’ancienne »? Je passe vite!
oui, pas sûre que ce soit ton genre !
Ca a été la bonne surprise de cette sélection !
oui, après le roman qui m’a vraiment déçue !