J’avais beaucoup aimé « Nulle part sur la terre », le précédent roman de Michael Farris Smith, un auteur que j’ai d’ailleurs eu le plaisir de rencontrer au Festival America grâce à Léa du Picabo River Book Club et aux éditions Sonatine. J’étais donc ravie d’avoir l’occasion de lire son nouvel opus, « Le Pays des Oubliés ».
Le personnage principal, Jack Boucher, est un homme proche de la cinquantaine qui gagne sa vie dans des combats depuis qu’il est lycéen. Cette activité l’a durement éprouvé : les coups reçus et les médicaments pour supporter la douleur lui provoquent de graves troubles de la mémoire. Une série de mauvaises décisions et une addiction au jeu l’ont lourdement endetté et la banque est sur le point de saisir la maison qu’il a héritée de Maryann, la femme qui l’a recueilli alors qu’il avait douze ans. Jack est très attaché à Maryann, aujourd’hui âgée, malade, et placée dans une institution, et il veut à tout prix éviter la saisie de la maison, afin que sa mère d’adoption puisse y retourner et mourir en paix. Malheureusement, les choses ne vont pas se passer comme il l’avait prévu…
L’idée de départ du « Pays des Oubliés » était excellente, et j’étais sûre que j’allais adorer ce roman. Malheureusement, je dois avouer que s’il ne m’a pas déplu, il ne m’a pas convaincue non plus. Les personnages et l’histoire sont très intéressants mais j’ai trouvé que leur potentiel n’avait pas été suffisamment exploité par l’auteur. Il y a quelque chose de flou et de brouillon dans ce roman, l’intrigue part un peu dans tous les sens, ce qui a rendu difficile ma lecture et mon attachement aux personnages – mon attention et mon intérêt n’ont pas été constants…
Le fait que Jack ait des problèmes de mémoire était une bonne idée, mais malheureusement, si cela peut donner une œuvre originale quand c’est le cœur de l’intrigue – comme dans Mémento – cela a surtout embrouillé le récit dans « Le Pays des Oubliés ». Les personnages secondaires comme Big Momma Sweet ne sont pas pleinement exploités, et le cirque ambulant aurait pu donner lieu à des scènes marquantes, mais n’a été qu’esquissé. Il reste néanmoins de très beaux passages, comme les flash-backs qui racontent la relation entre Maryann et le jeune Jack, ou encore la rencontre entre Jack et Annette, une jeune femme un peu paumée dont le corps est recouvert de tatouages.
« Le Pays des Oubliés » aurait pu être un excellent livre mais il m’a laissé un goût d’inachevé. J’en attendais plus de la part de Michael Farris Smith. Je ne manquerai cependant pas de lire son prochain livre car l’auteur a une belle plume et un vrai talent pour écrire des romans noirs où subsiste une lueur d’espoir…
Publié en Janvier 2019 chez Sonatine, traduit par Fabrice Pointeau, 256 pages.
Merci à Léa du Picabo River Book Club et aux éditions Sonatine !
4e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019.
Et dire qu’il m’attend… Ses deux romans, en fait.
Comme j’ai reçu son dernier en sp, je vais le lire d’abord, même si, à te lire, j’ai de bonnes raisons de m’inquiéter.
Tellement de bonnes idées, pourtant (ne serait-ce que ce cirque ambulant !)…
je suis curieuse d’avoir ton avis…sur les deux en fait !
Ah, mais tu ne me tentes pas… je pense que j’ai l’autre roman dont tu parles dans ma pile en plus.
j’ai vraiment beaucoup aimé Nulle part sur la terre !
Je te rejoins totalement…dans mon billet je n’ai pas pu mettre les mots sur ce qui n’allait pas mais à te lire je « comprends » que c’est ce côté inachevé qui m’a dérangée.
c’est vraiment dommage, ce roman aurait pu être une réussite !
oh zut, dix fois zut! Comme toi, j’avais vraiment aimé son précédent… je me réjouissais à l’idée d’en lire un autre!
tente-le, peut-être que tu l’aimeras plus que moi !