Présentation de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019 des éditions Stock

Comme l’an dernier, j’ai eu la chance d’assister mardi matin à la présentation de la Rentrée Littéraire de l’Hiver 2019 des éditions Stock, toujours dans le très beau musée Gustave Moreau.

Cette rentrée est marquée par une nouveauté : la sortie de la nouvelle collection de Stock, « Arpège », dirigée par Caroline Laurent et résolument romanesque. Ayant assisté à l’événement de lancement d’Arpège il y a deux semaines, j’ai donc retrouvé au Musée :

Théodore Bourdeau pour son premier livre : « Les Petits Garçons », une histoire d’amitié nouée dans l’enfance entre deux garçons au caractère opposé, que l’on va suivre jusqu’à l’âge adulte, et qui vont être confrontés à l’Histoire et notamment au terrorisme.

Caroline Caugant pour « Les Heures Solaires », une histoire de secrets de famille et de rivière autour de trois générations de femmes. A noter que le roman va s’exporter puisqu’il va être traduit en anglais et publié au Royaume-Uni !

Agathe Ruga, que la plupart des personnes invitées connaissent déjà en tant que blogueuse et instagrameuse (Agathe The Book), pour son premier roman « Sous le soleil de mes cheveux blonds », dont on a enfin pu découvrir la couverture! Une histoire d’amitié inachevée entre deux jeunes femmes, de seize à vingt-six ans, jusqu’au jour où la blonde sort de la vie de la brune….quelques années après, cette dernière, enceinte, se met à rêver toutes les nuits de son ancienne amie qui, coïncidence, est aussi enceinte (et la fiction rejoint la réalité puisqu’Agathe l’est également!) Une histoire d’amitié, donc, mais aussi d’éveil de la féminité, de rapport à la mère…

Caroline Laurent a également présenté « De la race des seigneurs » d’Alain-Fabien Delon, actuellement en tournage en Guyane. Si elle admet que le côté « fils de » peut créer un a priori négatif chez le lecteur, elle défend les qualités de ce texte dont on n’a pas fini d’entendre parler puisqu’il va bénéficier d’un plan médiatique important, avec un grand nombre d’articles voire même d’émissions de télévision…

Raphaelle Liebaert, directrice de la collection de littérature étrangère La Cosmopolite, après avoir souligné que Stock ressortait « Si Beale Street pouvait parler » à l’occasion de la sortie de son adaptation en film, a présenté le roman de Daisy Johnson « Tout ce qui nous submerge », qui a été finaliste du Man Booker Prize, alors que son auteure n’a pas trente ans (elle est née en 1990). Gretel, une jeune femme d’une trentaine d’années ne s’est jamais remise de la disparition de sa mère, il y a seize ans, et continue de la chercher dans les hôpitaux et les morgues. Lorsqu’un hôpital pense être en présence de sa mère, Gretel fait enfin face à son passé et cherche à savoir pourquoi sa mère l’a abandonnée, et pourquoi un jeune garçon qu’elles connaissaient avait également disparu. Raphaëlle Liebaert en a profité pour souligner la qualité du travail de la traductrice Laetitia Devaux, mais également de celui de François Antoine qui a traduit le roman du Belge Jeroen Olyslaegers, Trouble.

L’écrivain, aux vêtements assortis aux tableaux de Gustave Moreau, et au look mi-métalleux mi-universitaire, nous a présenté en français son sixième roman, qui a reçu le plus prestigieux prix belge, le Prix Fintro. Son roman, qui se déroule à Anvers pendant la Seconde Guerre Mondiale, met en scène un jeune homme lettré, qui travaille comme policier, et qui oscille entre résistance et collaboration. Une histoire inspirée à Jeroen Olyslaegers par son grand-père, qui fut collaborateur…

Laurence Tardieu nous a présenté avec beaucoup d’enthousiasme son nouveau roman, « Nous aurons été vivants » qui met en scène une femme, Hannah, dont la fille a disparu il y a sept ans. Un jour, elle croit l’apercevoir de l’autre côté de la route…L’auteure nous a confié avoir écrit ce livre avec énormément de bonheur, ravie de retourner à la fiction, d’avoir la possibilité de créer un monde et d’explorer ses obsessions, notamment le temps et la création, dans ce récit dans lequel elle tenait qu’il règne une incertitude entre faits réels ou fantasmés…

Julien Blanc-Gras nous a ensuite parlé de « Comme à la guerre », un roman qui fait suite à « In Utero » qui racontait la grossesse de sa compagne. Aujourd’hui, l’enfant – un fils – est né, et grandit au temps du terrorisme. C’est un roman qui explore l’enfance et la paternité, mais aussi qui plonge dans le passé familial de l’auteur puisque celui-ci explore les journaux intimes de ses deux grands-pères durant la Seconde Guerre Mondiale.

Capucine Ruat a évoqué en quelques mots le livre de Guillaume de Foncale, « Ce nom qu’à Dieu ils donnent ». L’auteur, atteint d’une maladie dégénérative, part à la recherche de Dieu, dans un endroit isolé, via notamment la méditation. Un récit que l’éditrice a qualifié de « road-movie à la rencontre du divin ».

Dominique de Saint-Pern a ensuite présenté son nouveau roman-  que j’ai d’ailleurs déjà lu dans le cadre du Prix ELLE- « Edmonde ». Elle s’intéressait à Edmonde Charles-Roux mais trouvait qu’elle faisait très convenable. En voulant écrire une biographie sur la femme de lettres, elle a eu accès à des lettres qu’elle écrivait lorsqu’elle était jeune. En les lisant, elle a changé d’idée et a décidé d’écrire plutôt un roman – basé tout de même sur des faits réels. Pur produit des ambassades et d’un milieu très aisé, élevée dans un cocon, Edmonde Charles-Roux a découvert le monde réel dans des circonstances dramatiques avec la Seconde Guerre Mondiale qui lui enlèvera son premier amour – guerre dans laquelle elle va s’illustrer via son activité d’infirmière puis son rôle dans la Résistance…

Paula Jacques nous a ensuite parlé de son nouveau livre, « Plutôt la fin du monde qu’une écorchure à mon doigt » pour lequel elle se réjouit d’être sortie de sa zone de confort, puisqu’il ne se déroule ni dans son pays natal, l’Egypte, ni dans sa communauté d’origine, les Juifs égyptiens. L’histoire lui a été inspirée par la mère de sa meilleure amie, et met en scène Louison, une jeune femme impétueuse, qui se retrouve à Marseille durant la Seconde Guerre Mondiale et se lie d’amitié avec Tonton, un patron de la pègre qui est aussi un résistant. La jeune femme va tomber enceinte d’un résistant juif…

Louis-Henri de la Rochefoucauld, qui n’a pas la langue dans sa poche, a été inspiré pour écrire « La Prophétie de John Lennon » par la phrase de Lennon qui – pour paraphraser – disait que le rock allait prendre le pas sur le christianisme et que la religion allait disparaître… Cinquante ans après, le rock est en déperdition alors que le religieux revient en force. La crise religieuse de Bob Dylan qui, après une apparition du Christ dans sa chambre d’hôtel en 1978, a composé trois albums de rock chrétien, l’a également inspiré pour créer le personnage de Clovis, un musicien qui, après avoir entendu des voix, décide de composer de la musique sacrée. La trame narrative est donc une quête mystique et musicale, mais aussi un reportage dans les arrières-cuisines peu ragoûtantes du milieu de la musique – l’auteur étant également journaliste musical. Un roman – qui a priori a beaucoup plu à Jean-Michel Jarre – que son auteur qualifie de « croisade burlesque d’un moine-soldat du synthétiseur ».

 

Anne Plantagenêt, qui était présente l’an dernier en tant que traductrice du livre chilien de Nona Fernandez « La Quatrième Dimension » a ensuite parlé de son nouveau livre  » D’origine italienne ». Après s’être consacrée à sa famille paternelle pied-noir d’origine espagnole dans « Trois jours à Oran », elle s’est tournée vers sa famille maternelle, d’origine italienne, dont elle se sent moins proche. Sa mère est une femme fragile, effacée qu’elle adore mais à qui elle ne veut pas ressembler. C’est plutôt à sa grand-mère paternelle, une sorte de Calamity Jane pied-noir, qu’elle s’est toujours identifiée. Pourtant, ces recherches familiales qu’elle a effectuées avec sa mère les ont rapprochées : Anne Plantagenêt s’est rendu compte qu’elle devait finalement beaucoup à sa mère, et notamment l’amour de la culture, sa mère étant sortie d’un milieu ouvrier grâce à l’excellence scolaire, en faisant des études et en devenant enseignante.

J’ai déjà lu trois romans de cette Rentrée Littéraire hivernale de Stock, et je ne compte pas m’arrêter en si bons chemins!

Un grand merci à Valentine Layet pour l’invitation et l’organisation de ce bel événement!

5 commentaires sur “Présentation de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019 des éditions Stock

    1. il y a beaucoup de titres qui me font envie, et je suis d’accord avec toi je suis impatiente de commencer le roman de Daisy Johnson !
      Le Laurence Tardieu me fait vraiment envie également… (et sinon j’ai déjà lu Les Heures Solaires, Les Petits Garçons, Edmonde, et je finis Sous le soleil de mes cheveux blonds)

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