Dans les angles morts – Elizabeth Brundage

Je n’avais pas du tout entendu parler de la sortie en broché de « Dans les angles morts », seul livre traduit en français d’Elizabeth Brundage, mais heureusement, ma camarade  Miss Léo a été vigilante et nous a judicieusement proposé de mettre ce roman à l’affiche de l’émission de Février de notre podcast littéraire Bibliomaniacs.et disons-le tout de suite : cela a été un coup de cœur collectif !

Le roman commence en 1979, dans la petite ville de Chosen dans l’état de New-York. George Clare arrive affolé chez ses voisins : en rentrant chez lui, il a trouvé son épouse Catherine assassinée d’un coup de hache dans la tête. Le couple et leur petite fille Franny étaient arrivés quelques temps auparavant et avaient acheté pour une bouchée de pain la ferme de la famille Hale, à vendre depuis le suicide des propriétaires des lieux, des fermiers surendettés. Les parents Hale avaient laissé derrière eux leur trois fils adolescents, restés dans les environs, qui continuaient à venir régulièrement dans leur ferme natale puisqu’ils effectuaient des travaux de rénovation pour le couple Clare.

Quel roman maîtrisé et passionnant ! Je ne peux pas dire que je l’ai lu d’une traite car c’est un livre assez épais, mais je l’ai quand même dévoré, et il me manquait chaque fois que je le reposais. « Dans les angles morts » n’est pas à proprement parlé un thriller, mais il y a quand même un suspense qui tient en haleine puisque l’on se demande qui a bien pu tuer Catherine Clare et pour quelle raison. C’est plutôt un roman choral psychologique qui va s’intéresser à toute une série de personnages : le couple Clare, Franny, les enfants Hale, la petite amie du fils aîné Hale, un couple avec lequel George et Catherine Clare sont amis, le shérif local et sa femme, agent immobilier…

Elizabeth Brundage réussit à faire vivre cette multitude de personnages, à leur passer la parole à tour de rôle avec beaucoup de fluidité, mais aussi à maîtriser la temporalité, puisqu’elle revient dans le passé au moment où George et Catherine se sont rencontrés, avant de dérouler le récit sur une trentaine d’années. Les personnages – qu’ils soient principaux ou secondaires – sont très bien incarnés, fouillés, complexes, attachants, le récit est très bien construit, et mon intérêt ne s’est pas relâché d’un pouce durant les 500 pages que compte ce livre.

« Dans les angles morts » est vraiment une excellente surprise, un roman qui m’a procuré un grand plaisir de lecture ! Je vous le conseille chaudement, et j’espère avoir l’occasion de découvrir d’autres œuvres d’Elizabeth Brundage, en espérant qu’elles soient à la hauteur de ce coup de maître !

Publié en 2018 chez Quai Voltaire, traduit par Cécile Arnaud, 528 pages, disponible au Livre de Poche.

Écoutez l’avis des Bibliomaniacs dans l’émission de Février 2019 du podcast littéraire ici.

19 commentaires sur “Dans les angles morts – Elizabeth Brundage

  1. Je dois être une des seules à ne pas avoir eu de coup de cœur, pire : je me suis un peu ennuyée ! Lu en broché dans le cadre du Prix Elle en janvier 2018, je crois qu’il faisait quasi l’unanimité..

  2. Je l’ai acheté en broché….et toujours pas lu … alors qu’il me fait terriblement envie !!! C’est triste une vie de lectrice quand on manque de temps…Du coup, j’ai lancé une lecture commune en mars pour être certaine d’enfin le lire !!!

  3. J’ai adoré ce roman américain aux faux airs de polar !
    La découverte de celui qui a fait le coup, on s’en fiche un peu, son intérêt se situe dans tout ce qui tourne autour, dans ce qui va conduire à la tragédie. L’auteure est vraiment une virtuose dans la description des personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires. Ils sont fouillés, complexes, attachants, le récit est très bien construit, et mon intérêt ne s’est pas relâché d’un poil pendant les 500 pages du livre.

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