« Tess d’Urberville » de Thomas Hardy est un classique que j’avais envie de lire depuis longtemps mais mes envies étant nombreuses, je n’avais jamais encore eu l’occasion d’ouvrir ce livre ( et je n’ai pas non plus vu l’adaptation cinématographique de Roman Polanski avec Nastassja Kinski). Et c’est à l’occasion de l’émission de Mars 2019 de notre podcast littéraire Bibliomaniacs que j’ai enfin découvert ce roman publié à la fin du XIXe siècle.
Tess est la fille aînée d’un couple de paysans assez pauvres, les Durbeyfield. Son père, John, apprend un jour par hasard qu’il serait le descendant d’une famille noble, les d’Urberville. Avec sa femme, il souhaite envoyer Tess auprès de l’héritière d’Urberville, espérant ainsi sortir de la misère et trouver à Tess un riche époux. Tess est réticente, mais se sentant coupable d’un accident qui a réduit les finances de la famille, elle accepte de se rendre chez sa lointaine cousine. Le fils de celle-ci, Alec, est attiré par la beauté de la jeune fille et lui propose un travail, afin d’avoir la possibilité de la séduire…
Pour ceux qui ne sont pas adeptes des classiques, rassurez-vous, « Tess d’Urberville » est un roman extrêmement accessible, fluide, qui se lit très facilement. Tess est un personnage attachant, une jeune fille intelligente, réfléchie, honnête, qui a su prendre de la distance par rapport à ses parents, dont elle questionne d’ailleurs le choix d’avoir autant d’enfants alors qu’ils sont pauvres et peu enclins à travailler. On aurait d’ailleurs pu donner comme titre à ce roman: « Tess ou les Malheurs de la Vertu » car c’est la droiture de la jeune femme, sa volonté d’être honnête et transparente, qui provoquera sa perte.
Thomas Hardy, avec une vision des choses très moderne pour l’époque, nous décrit un monde où la femme est vue comme coupable des actes des hommes, et où la morale et les valeurs ne sont pas les mêmes s’il s’agit d’un homme ou d’une femme. Mais ce qui est relaté n’est pas propre au XIXe siècle, cette intrigue aurait pu se dérouler dans les années 50 ou 60 en Europe, ou encore aujourd’hui dans de nombreux pays…
Le style est enlevé, certains passages ne manquent pas d’humour, et Thomas Hardy manie l’ironie avec habileté. La galerie de personnages est vraiment réussie, notamment la famille de Tess et ses amies à la laiterie, et malgré les drames qui s’accumulent pour la pauvre Tess, le roman est plaisant à lire, avec également de très belles descriptions de la campagne anglaise. J’ai quand même regretté la fin, que j’ai trouvée tirée par les cheveux, je comprends que l’auteur ait souhaité écrire un dénouement pessimiste, mais j’espérais vraiment un autre avenir pour Tess…
« Tess d’Urberville » est donc une première rencontre réussie avec Thomas Hardy dont j’ai aimé la plume et la vision moderne et critique de la société. J’espère avoir bientôt l’occasion de découvrir également « Jude l’Obscur » et « Loin de la foule déchaînée ».
Publié en 1891 en Angleterre. Existe en poche au Livre de Poche, traduit par Madeleine Rolland, 480 pages.
Retrouvez ici l’avis des Bibliomaniacs dans le podcast littéraire de Mars 2019.
J’aime beaucoup Thomas Hardy, mais je n’ai pas encore lu celui-ci, à cause du film de Polanski, justement, qui m’avait beaucoup marquée. Il faut que je trouve le temps de réparer cette erreur.
ce n’est pas mon truc de lire un roman après avoir vu son adaptation ! je préfère l’inverse
Lu, bien sûr, au cours d’une (lointaine ) période Hardy!
bien envie de lire les autres !
j’ai aussi vu le film ado et depuis je crains de le lire, même si j’ai acheté ce roman l’an dernier (mais du coup, j’hésite à le lire en anglais) donc ton avis me rassure !
oh oui, il se lit tout seul ! cela dit si j’avais vu le film, je n’aurais peut-être pas été encline à lire le roman
Prévu de le lire prochainement aussi ! j’aime beaucoup Thomas hardy !
j’espère qu’il te plaira !