Ceux qui me suivent sur Instagram s’en rappellent peut-être, « Les Enténébrés » de Sarah Chiche est entré en ma possession d’une bien curieuse manière… En Janvier dernier, j’ai dîné avec un ami qui a mentionné ce livre, qui venait juste de sortir. Quelques jours plus tard, en sortant de la présentation de la Rentrée Littéraire de Stock au Musée Gustave Moreau je suis tombée sur 3 romans bien alignés sur le trottoir : un livre de droit, l’autobiographie de Bruce Springsteen en VO…et « Les Enténébrés »!
Sarah, la narratrice, écrivain et psychanalyste, rencontre à Vienne Richard, un célèbre musicien viennois âgé d’une trentaine d’années de plus qu’elle. Tous deux tombent amoureux et entretiennent une relation passionnée, en cachette de leurs conjoints respectifs. Dans cette période de chaos sentimental, l’histoire familiale de Sarah va resurgir, plusieurs générations de folie, de brutalité et de destins tragiques, qui hantent la jeune femme.
Le fil narratif est souvent compliqué, tout comme l’est le passé familial de la narratrice. Le récit nous entraîne dans les tréfonds de notre Histoire contemporaine, entre nazisme et colonialisme, migrants et problèmes environnementaux, mais aussi à la rencontre d’une lignée matriarcale marquée par l’instabilité mentale et la violence, le tout lié par la passion dévorante qui consume Sarah et Richard.
« Les Enténébrés » porte bien son nom, le texte est sombre, épais, opaque, mais aussi addictif, grâce au talent d’écriture de Sarah Chiche. Je ne suis pas une grande fan des autofictions mais je dois dire que l’auteure m’a vraiment emportée avec elle et que j’ai adhéré à ce qu’elle proposait. J’ai aimé cette femme qui a réussi à se construire sur des sables vaseux, à s’inscrire dans une cellule familiale stable, et à conjurer la folie, en passant même de l’autre côté de la barrière en devenant psychologue. J’ai aussi été touchée par cette histoire d’amour improbable dans laquelle elle s’embarque avec un amant beaucoup plus âgé qu’elle.
« Les Enténébrés » est un roman dur, perturbant, marquant, qui nous confronte à la noirceur de l’Histoire et de l’âme humaine. Une belle découverte et une auteure, Sarah Chiche, que j’ai envie de suivre.
Publié en Janvier 2019 aux éditions du Seuil, 368 pages.
29e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2019.
bon, moi j’ai pris Bruce Springsteen ! sinon, pour être sérieux, je connais le nom mais en lisant ton billet – je me dis que tu sembles effectivement avoir succombé malgré une écriture assez « tortueuse » ? je fais baisser ma PAL et ce roman ne me tente pas…ouf !
haha moi aussi j’ai pris Bruce Springsteen, qu’est-ce que tu crois? 😀 (j’ai laissé le bouquin de droit hein ^^)
Lu, pas mal au début, et puis… pfff l’histoire d’amour, et les détails entre adultes qui ne regardent qu’eux, ça m’a saoulée
l’histoire d’amour m’a touchée…mais c’est vrai qu’il y a quelques détails scabreux qui n’étaient pas obligatoires 😀
Mes libraires m’en ont parlé en bien mais un je-ne-sais-quoi me freine… Peut-être en poche du coup 😉
les poches sont aussi faits pour ça 😀