Je ne connaissais pas du tout Joy Harjo, poétesse et musicienne amérindienne qui a d’ailleurs été choisie pour être le poète officiel des Etats-Unis sur la période 2019-2021, et je l’ai donc découverte via son récit autobiographique de 2012 » Crazy Brave » dont la traduction française vient d’être publiée aux éditions Globe, une maison que j’aime beaucoup et dont je suis avec attention le catalogue.
Depuis quelques années je m’intéresse à la littérature amérindienne, et j’ai toujours aimé les portraits de femmes et les récits d’apprentissage. Ce livre avait donc tout pour me plaire, et pourtant j’en suis sortie mitigée..
Dans « Crazy Brave », Joy Harjo raconte son enfance, son adolescence, ses années de jeune adulte. Celle qui est aujourd’hui une artiste célèbre a connu des débuts difficiles : elle est née dans un foyer désuni, son père était alcoolique et absent, et son beau-père (blanc) était un homme violent et pédophile qui tenait sa mère et la fratrie sous son emprise. Joy Harjo va trouver un échappatoire et un sens à sa vie grâce à un lycée-pensionnat tourné vers les arts et la culture amérindienne…
Si le contenu du récit m’a beaucoup intéressée, je me suis sentie tenue à distance par son style. C’est une alternance de passages froids et factuels et de passages « spirituels », assez lyriques où Joy Harjo parle de sa connexion aux Ancêtres et aux éléments, qui m’ont perdue. De plus, j’ai trouvé que le récit s’arrêtait bien trop tôt et je suis restée sur ma faim: à la fin du livre, Joy Harjo est une mère de famille pauvre et très jeune. J’aurais aimé savoir comment elle est parvenue à devenir cette artiste célèbre et adoubée, et j’aurais mieux compris ce livre s’il avait été le tome 1 d’une série, mais ce n’est pas le cas.
« Crazy Brave » de Joy Harjo ne compte que 160 pages, c’est un récit très court et je n’aurais pas boudé 160 pages supplémentaires sur les années suivantes. J’aime beaucoup les éditions Globe, ce livre a fait parler de lui dans la presse, le sujet m’intéressait : pour ces trois raisons, je m’attendais donc à un coup de cœur, et si je ne peux pas dire que ce livre m’ait déplu, je l’ai refermé avec une pointe de déception.
Publié en Janvier 2020 aux éditions Globe, traduit par Nelcya Delanoë et Joëlle Rostkowski, 160 pages.
Merci aux éditions Globe et à l’Agence la Bande.
13e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020.
Retrouvez ce livre à l’affiche de l’émission de Février 2020 du podcast littéraire Bibliomaniacs ici.
Une de mes prochaines lectures. Je crains d’être mis à distance par le style moi aussi.
très curieuse d’avoir ton avis !
J ai lu cette autobiographie j ai bien aimé cette alternance de poèmes et de textes plus factuels mais tu as raison on reste un peu sur la fin
complètement du même avis que toi, j’ai aimé l’écriture de l’auteure mais j’ai eu du mal à ressentir quelques chose, il m’a aussi manqué la suite !
dommage que ce livre ne soit pas plus étoffé !
j’avais beaucoup aimé surtout le fait qu’on parle en fin de l’Oklahoma ..
pour tes réserves, c’est une poète et je crois qu’il y a toujours quelque chose dans leur écriture…
je ne suis pas sûre que ça me plaise mais tu me rends curieuse. Jolie couverture.
les livres Globe ont toujours de très belles couvertures 🙂
Comme toi, j’aime beaucoup le travail des éditions Globe.
Il me tentait bien, celui-là, mais… Je crains, avec ce que tu en dis, de rester sur le bord du chemin!
Electra a beaucoup aimé!