J’aime les livres publiés par les éditions Sonatine, et j’avais entendu beaucoup de bien d‘ »Une famille presque normale » de MT Edvardsson, ce qui m’a incitée à le sortir de ma PAL en priorité en 2020.
On y découvre une famille suédoise, les Sandell, formée du père, Adam, pasteur, de la mère, Ulrika, avocate, et de leur fille unique, Stella, dix-neuf ans, qui travaille chez H&M en attendant de pouvoir partir en voyage en Asie. La quiétude de cette famille vole en éclats lorsque Stella est accusée du meurtre de Christopher Olsen, un homme beaucoup plus âgé qu’elle avec qui elle entretenait une liaison…
Le bouche à oreille étant excellent, j’avais donc de grandes attentes en lisant ce livre. Or j’ai trouvé le style plutôt froid, et quelques tournures m’ont fait tiquer : quand je lis que « Ulrika faisait des calculs économiques », je m’interroge…ne dirait-on pas plutôt « faisait les comptes » ou « faisait son budget »?
L’originalité du livre tient en sa construction : le récit nous est d’abord raconté par le père, puis par la fille, puis par la mère. Le roman explore les zones d’ombre d’une famille, ses secrets, ses mensonges, ainsi que l’origine des dysfonctionnements. Cependant, ce schéma narratif est à la fois l’atout et la faiblesse de ce livre : en effet, l’idée de départ est excellente, mais à la longue, je me suis ennuyée en lisant ce livre car cela crée des redondances, l’auteur n’a pas assez joué sur la complémentarité des trois parties.
Le rebondissement final est audacieux, mais m’a semblé bien compliqué à mettre en place alors que tout s’est joué dans la précipitation et la spontanéité, et je ne l’ai donc pas trouvé très crédible. La personnalité de Stella est complexe, et aurait mérité d’être plus développée car il est difficile de la trouver attachante dans ces conditions, or elle est quand même le personnage central de ce récit, et sa spontanéité et ses accès de colère cadrent mal avec l’histoire qui nous est racontée.
« Une famille presque normale » de MT Edvardsson est donc une déception pour moi. Ce livre qui allie histoire familiale, psychologie et juridique possédait tous les ingrédients pour former un roman passionnant, mais je l’ai trouvé malheureusement mal maîtrisé et parfois ennuyeux. Dommage !
Publié en Octobre 2019 chez Sonatine, traduit par Rémi Cassaigne, 528 pages.
31e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2019.
C’est dommage, ces traductions où restent des tournures bizarres… et si en plus, le récit a aussi des défauts… j’avais noté ce roman, je ne suis plus sûre de le lire (et je t’en remercie, mes listes sont bien assez longues !) 😉
oui c’est très étrange, surtout que le traducteur est réputé…peut-être le texte original comportait-il des maladresses?
Eh bien moi je l’ai beaucoup apprécié, sa construction façon puzzle avec les éléments qui se répondent au fil des trois récits et, au contraire de toi, je trouve la psychologie des personnages bien fouillée. Il m’a gardée en haleine jusqu’à la fin.
Ceci dit, nous ne sommes pas tous égaux devant les polars, je le constate tous les jours…
C’est celui que je préfère dans la sélection ELLE, je ferai un bilan dans quelque temps 🙂
hâte de lire ton bilan ! ce n’est jamais évident de trouver de bons polars dans le cadre du prix ELLE…celui qui a gagné l’an dernier était un roman noir, d’ailleurs…
Je suis quand même curieuse face à ces voix qui se répondent… mais bon, les maladresses de traduction peuvent me déranger, je me connais.
le schéma narratif est vraiment intéressant, mais je l’ai trouvé maladroit…