Il est juste que les forts soient frappés – Thibault Bérard

« Il est juste que les forts soient frappés » est le premier roman de Thibault Bérard, qui aborde un thème grave : le décès des suites d’un cancer d’une jeune mère de famille.

Dès les premières pages du roman, la situation est posée : Sarah nous l’annonce tout de go, elle est décédée à l’âge de 42 ans d’un cancer, laissant derrière elle un mari et deux enfants. Je n’étais pas très à l’aise avec le sujet, et j’avais peur que le livre soit sombre et plombant, mais au contraire, il y a beaucoup d’énergie, de joie et de lumière dans ce récit.

On fait la connaissance de Sarah alors qu’elle a une vingtaine d’années, qu’elle voit la vie en noir et qu’elle n’imagine pas dépasser quarante ans. Difficile pourtant de ne pas s’attacher à cette jeune femme qui a son franc parler, d’autant plus que comme moi, elle est fan de Nick Cave ! La rencontre avec Théo, un peu plus jeune qu’elle, va lui donner de la stabilité et le goût du bonheur : le couple s’installe, avance au niveau professionnel, et fonde une famille – un petit Simon naît, et un deuxième bébé est bientôt mis en route. C’est à l’occasion de cette nouvelle grossesse qu’un cancer est détecté chez Sarah.

J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui nous raconte le combat d’une femme, d’un couple, d’une famille contre la maladie. Le schéma narratif est inventif, la langue de Sarah est puissante, elle ne nous apitoie pas mais nous bouscule. Ce qui est raconté est dramatique, mais pourtant plein d’humanité et c’est la vie qui finit par gagner.

« Il est juste que les forts soient frappés » est un livre qui réussit le tour de force d’être à la fois touchant sans pathos et irrévérencieux et plein de fougue. Un beau premier roman, maîtrisé et marquant. 

Publié en Janvier 2020 aux éditions de l’Observatoire, 210 pages.

21e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2020.

 

8 commentaires sur “Il est juste que les forts soient frappés – Thibault Bérard

  1. L’hypocondriaque en moi craint un peu le sujet du cancer… à voir, peut-être pour un moment où la situation mondiale me demandera moins de contrôle constant sur ma follerie!

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