« Seules les bêtes » de Colin Niel est un roman que j’ai découvert via sa sélection pour le prix SNCF du Polar 2020 mais aussi la sortie de son adaptation cinématographique par Dominik Moll (que je n’ai d’ailleurs toujours pas vu).
Ce roman choral se déroule dans un milieu rural, dans le Massif Central. Alice, assistance sociale, s’occupe d’agriculteurs de la région. Ceux-ci vivent souvent seuls, dans des conditions parfois difficiles, et un certain nombre d’entre eux sont dépressifs, voire suicidaires. Parmi eux, Joseph, avec qui elle entretient une relation amoureuse – extra-conjugale puisqu’elle est mariée avec Michel. Les environs sont secoués par un fait divers : l’épouse du notable local, Evelyne Ducat, est partie faire de la randonnée, mais n’est jamais rentrée chez elle, et sa voiture a été retrouvée abandonnée près d’un sentier…
L’histoire nous est racontée par cinq personnages : Alice, Joseph, Michel ainsi que deux personnages dont je ne vais pas vous parler pour ne rien vous dévoiler de l’intrigue. J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman noir dans laquelle la solitude prédomine : en couple ou célibataires, les personnages se sentent très seuls et cherchent à pallier à ce sentiment…jusqu’au drame. La description de cette ruralité, de ces quotidiens rudes et souvent tristes, est particulièrement réussie. La construction du récit est habile, maligne et parfaitement maîtrisée, elle s’appuie sur des coïncidences, des malentendus, mais aussi sur un microcosme où le nombre d’habitants est souvent inversement proportionnel au nombre de secrets – un peu comme le village de Miss Marple : relations extra-conjugales, rivalités, haines ancestrales…
Mais l’intrigue de « Seules les Bêtes » prend finalement un tournant original et inattendu : même le pays caussenard n’échappe pas à la mondialisation et à ses ramifications… je n’en dis pas plus mais l’auteur sait parfaitement surprendre ses lecteurs !
Je ne connaissais pas du tout Colin Niel mais « Seules les Bêtes » est une première rencontre très réussie ! Un auteur à suivre.
Publié en 2017 aux éditions du Rouergue, disponible en poche chez Babel Actes Sud, 304 pages.
C’est curieux car je m’étais mis dans l’idée que c’était un auteur américain !
Visiblement non…
figure-toi que moi aussi je pensais qu’il était anglo-saxon !!
Bon, ton avis finit de me convaincre de le mettre dans la Wishlist. Je vais voir si je peux l’emprunter.
j’espère que tu le liras !
Je l’ai lu et partage totalement ton avis. Je relirai cet auteur !
bien envie de découvrir ses autres romans !
J’ai beaucoup beaucoup aimé le film, je ne savais pas qu’il était adapté d’un roman. Si je le lis, ce sera plus tard, quand j’aurai commencé à oublier le film…
oui, c’est toujours dommage de lire un livre sans avoir la surprise de l’intrigue…surtout l’intrigue de ce livre qui nous réserve bien des surprises !
Il est dans la PAL audio, je l’avais commencé et il s’est arrêté très brutalement alors je pense que je n’avais pas enregistré tous les chapitres, je vais donc le relire un de ces jours !
de mémoire le récit ne se termine pas brutalement, donc c’est qu’effectivement tu dois avoir un pb d’enregistrement 🙂