Call me by your name – André Aciman

« Call me by your name » (ou « Appelle-moi par ton nom ») d’André Aciman est un livre dont j’ai vu l’adaptation cinématographique avant de le lire pour l’enregistrement du podcast littéraire Bibliomaniacs. J’avais beaucoup aimé le film de Luca Guadagnino, sur un scénario de James Ivory : j’avais trouvé que l’atmosphère de langueur estivale était extrêmement bien rendue, et que le casting était parfait, avec notamment le duo Timothée Chalamet/Armie Hammer ou encore dans des rôles secondaires Amira Casar et Esther Garrel.

Le récit se déroule en Italie dans les années 80. Les parents d’Elio, dix-sept ans, des intellectuels polyglottes et ouverts d’esprit, accueillent comme chaque été un doctorant qui vient assister le père, universitaire, dans ses recherches : cette année-là, c’est Oliver, un Américain de vingt-quatre ans, qui les rejoint. Oliver impressionne la famille et l’entourage non seulement par son intelligence et sa culture, mais aussi par son corps d’athlète, son assurance et son charisme. Elio, qui sort avec une jeune italienne, Marzia, se sent bientôt très attiré par Oliver, sans pour autant savoir si cette attirance est réciproque, car l’étudiant américain est assez froid et distant avec lui…

Habituellement je préfère le livre au film et ayant beaucoup aimé le film, je m’attendais à adorer le livre! D’autant plus que les avis sur le livre étaient enthousiastes, voire dithyrambiques. Malheureusement pour « Call me by your name », ça a été l’inverse … 

J’ai un rapport ambivalent avec ce livre. J’ai apprécié l’atmosphère estivale du roman, le côté sensuel, et les sentiments d’Elio et Oliver m’ont touchée, mais j’avoue m’être parfois ennuyée durant ma lecture, à cause d’un manque d’action et de rythme… il y a des longueurs, il y a des lenteurs… et j’ai eu tendance à lever les yeux au ciel en lisant les atermoiements d’Elio, ses réflexions, ses questionnements adolescents – peut-être ai-je passé l’âge ? ou ai-je le cœur sec? en tout j’ai trouvé agaçants ses envolées lyriques et son côté grandiloquent. 

Elio et Oliver sont juifs tous les deux, et c’est un point commun qui est important pour Elio, d’autant plus qu’ils ont été tous deux en situation de minorité (Élio en Italie et Oliver dans le Midwest). Olivier est le seul étudiant juif que ses parents aient reçu, et l’adolescent est à la fois intrigué et admiratif que l’Américain affiche sa religion très naturellement, alors que lui-même comme sa famille, est discret sur la question. Cela fait partie de l’attirance qu’il éprouve pour Oliver, ce que je comprends tout à fait, mais j’ai trouvé qu’Elio tournait parfois en boucle sur ce sujet et que c’était un peu lourd, notamment lorsqu’il fantasme sur Oliver…

Pourtant, même si j’ai des bémols, je ne peux pas non plus dire que je n’ai pas aimé cette lecture, je me suis attachée à Elio et Oliver, et j’ai trouvé cette histoire d’amour belle et attendrissante. J’ai quand même trouvé que le film sublimait les qualités du récit et rattrapait ses défauts – les personnages secondaires, que j’ai trouvés peu incarnés dans le livre, prennent toute leur ampleur dans le film : les parents, qui sont d’une bienveillance et d’une ouverture d’esprit rares, ou encore Marzia ;  le passage à Rome, que j’ai trouvé très mollasson dans le récit, est vraiment réussi dans le film…

Vous l’aurez compris, j’ai préféré de loin le film au livre, et c’est donc plutôt l’adaptation cinématographique que je conseillerais – mais je serais quand même curieuse de découvrir d’autres livres d’André Aciman, notamment « Les Variations Sentimentales », ou encore « Find Me », la suite de « Call me by your name » qui sortira en France cet automne…

Publié en 2018 chez Grasset , traduit par Jean-Pierre Aoustin, en poche au Livre de Poche, 336 pages. 

Retrouvez l’épisode 86 du podcast littéraire Bibliomaniacs – et nos avis contrastés – ici.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *