J’ai découvert Franck Bouysse avec son précédent roman « Né d’aucune femme », qui a eu un grand succès, mais sur lequel j’avais eu un avis mitigé. J’avais aimé l’atmosphère du roman, son sens du romanesque et son style d’écriture, et j’étais curieuse de voir ce que ces qualités pourraient donner dans un autre contexte, et avec une autre construction. C’est pour cela que j’ai souhaité lire son nouvel opus: « Buveurs de Vent ».
Une fratrie vit avec ses parents et son grand-père au Gour Noir, une vallée reculée. Tous les adultes des environs travaillent pour une seule personne, un homme nommé Joyce, qui possède tous les sites industriels locaux et règne avec ses sbires sur la ville voisine, dont les rues sont baptisées d’après son nom, et donc sur ses habitants.
Marc, Mathieu, Mabel et Luc, le petit dernier, qui souffre d’une déficience mentale, grandissent dans un foyer peu aimant entre une mère dure et bigote, et un père taiseux et passif. Seul le grand-père se soucie vraiment d’eux, mais son handicap le tient à l’écart des décisions familiales. Les quatre frères et sœur, qui ont pour loisir commun d’aller se suspendre à des cordes du haut du viaduc, ont chacun leur échappatoire : les livres, la nature, la séduction, ou l’écoute du feuilleton radiophonique « L’ïle au Trésor ». Une série d’événements va mettre le feu aux poudres, et venir menacer l’hégémonie de Joyce…
Et de nouveau un avis mitigé! J’ai encore aimé l’atmosphère de ce roman, noire et poisseuse. Je m’imaginais tout à fait les scènes et les personnages et je verrais bien une adaptation cinématographique de ce livre, réalisée par Caro et Jeunet, notamment pour les passages se déroulant en ville, d’autant plus que certains personnages frôlent la caricature – le géant et le nain, par exemple.
Ceci étant dit, l’intrigue met vraiment longtemps à se mettre en place : pendant une centaine de pages, je me suis demandée où Franck Bouysse voulait en venir. De manière générale, j’ai trouvé que l’arc narratif était le point faible du roman, et ceci jusqu’à la scène finale, qui m’a laissée perplexe. J’ai eu l’impression que l’auteur ne savait pas sur quel pied danser, entre histoire de famille, roman rural, et conte gothique, et qu’il avait tendance à se disperser, voire parfois à tomber dans le cliché.
Il y a de très bonnes idées dans « Buveurs de Vent », et des scènes marquantes, mais j’ai trouvé que l’intrigue n’était pas assez maîtrisée et le résultat ne m’a pas vraiment convaincue. Un rendez-vous manqué…
Publié en Août 2020 chez Albin Michel, 400 pages.
11e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2020.
Je ne crois pas que ce sera avec ce titre que je découvrirais l’auteur…
je pense que ses premiers étaient meilleurs – j’ai entendu beaucoup de bien de Glaise.
J’ai eu un avis plus que mitigé avec son précédent donc je ne lirai pas celui-ci
oui je l’ai trouvé moins bon
Je n’avais pas du tout aimé Né d’aucune femme. Les critiques étaient tellement bonne que je l’avais acheté. Quelle déception ! J’attends de trouver ce nouveau roman à la Bibliothèque Municipale.
j’étais mitigée également, mais effectivement les critiques étaient dithyrambiques!
Moi j’ai eu un coup de coeur pour « Né d’aucune femme » alors je pense que je lirai celui-ci aussi 😉
oui, tente-le !
J’avais adoré Né d’aucune femme. Je viens de terminer Buveurs de vent et quelle déception. Je suis tout à fait d’accord avec ton analyse. C’est long à se mettre en place et finalement ce qui pourrait donner du relief à l’histoire reste très plat et sans souffle. Et alors la fin, quelle nullité. On dirait qu’il s’en débarrasse car il avait son quota de pages atteint ! C’est dommage car Bouysse a un talent évident pour l’écriture, mais cela ne suffit pas toujours, il faut aussi avoir une bonne histoire.
En tout cas merci pour ton site que je découvre. Quel rythme de lecture impressionnant ! Je suis bibliothécaire et arrive à lire entre 50 et 70 livres par an !
merci pour ton commentaire ! j’espère que Bouysse se rattrapera avec son prochain livre !