Repéré chez Sonia, « De sang et d’encre » est un roman de Rachel Kadish, une autrice américaine que je découvre avec ce livre.
En 2000, un couple qui fait des travaux dans sa demeure située dans la région de Londres découvre un grand nombre de lettres et de documents rédigés en plusieurs langues – hébreu, portugais, anglais, latin – qui semblent dater du XVIIe siècle. Le mari contacte une universitaire reconnue croisée lors de ses études, Helen Watt, une femme âgée et solitaire, spécialisée dans l’histoire juive. Celle-ci se rend rapidement compte que cette découverte est de grande valeur et commence à déchiffrer et étudier les documents, aidée par un jeune doctorant, Aaron Levy. Très vite, ils s’aperçoivent qu’ils sont rédigés non pas par le rabbin qui les signe, mais par un scribe qui travaille pour lui, et s’interrogent sur l’identité de cette mystérieuse personne.
Le récit alterne entre les recherches d’Helen Watt et Aaron Levy, et le Londres du XVIIe siècle. Les Juifs sont depuis peu admis en Angleterre, dont ils avaient été bannis en 1290. Une jeune femme, orpheline, Ester Velazquez, s’installe à Londres en compagnie du Rabbin HaCoen Mendes qui l’a recueillie, et de sa servante Rivka. Ester et le Rabbin vivaient jusqu’alors à Amsterdam, mais sont originaires du Portugal où les Juifs étaient persécutés dans le cadre de l’Inquisition : suite à des tortures pour abjurer sa foi, le Rabbin y a perdu la vue et a donc besoin d’un assistant pour s’occuper de sa correspondance. Ester, qui a reçu une éducation plus sophistiquée que les jeunes femmes de son époque, surtout destinées à se marier, est devenue son scribe et a accès aux connaissances du Rabbin et de ses correspondants.
« De Sang et d’Encre » est un roman qui m’a épatée. Je l’ai trouvé absolument passionnant, et je salue le travail considérable de Rachel Kadish pour recréer le Londres de l’époque et acquérir et transmettre autant de connaissances historiques, mais aussi religieuses et philosophiques. J’ai adoré le personnage d’Ester Velazquez, une femme en avance sur son époque, douée d’une intelligence vive et d’une curiosité intellectuelle sans limite, et qui souhaite étudier, échanger, confronter ses idées, les coucher sur le papier.
J’ai vraiment lu ce livre avec avidité, en ayant hâte d’en savoir plus sur Ester et son destin, et j’ai appris beaucoup de choses grâce à cette lecture, notamment sur la communauté sépharade, sur Spinoza, ou sur le Londres du XVIIe siècle et sa communauté juive. J’ai quand même quelques bémols : j’ai trouvé que l’intrigue mettait un peu de temps à décoller et que l’autrice se dispersait parfois avec les histoires personnelles d’Helen et Aaron, ou des personnages secondaires, alors que ce récit déjà bien dense, au contenu riche, n’avait pas besoin d’être alourdi. Mais il faut s’accrocher et ensuite : quel bonheur de lecture ! J’ai littéralement dévoré la deuxième moitié du roman!
Une très belle découverte et une lecture que je recommande chaudement !
Publié en Septembre 2020 au Cherche-Midi, traduit par Jean et Claude Demanuelli, 572 pages.
14e lecture de la Rentrée Littéraire de Septembre 2020.
Il me fait bien envie, je note.
j’espère qu’il te plaira !
De plus en plus intéressée !
tente-le ! il faut juste un peu de temps devant soi !