Deuxième livre de Laurine Roux, « Le Sanctuaire » nous entraîne dans une ambiance post-apocalyptique. Une famille, les parents et les deux filles, vit isolée et en autarcie dans la montagne depuis qu’une mystérieuse épidémie a fait sombrer la civilisation. Cette épidémie est liée aux oiseaux, qui doivent être tués (le père les brûle au lance-flammes), mais surtout pas touchés, sous peine d’être contaminé.
June, la sœur aînée, a connu le monde d’avant, et se souvient des dessins animés, des chansons, des peluches, des amis, mais Gemma, la cadette, qui a une dizaine d’années, est née au « sanctuaire ». Seul le père s’aventure au delà des limites qu’il a fixées à leur domaine pour aller chercher des aliments ou du matériel qui leur manqueraient.
Un jour qu’elle se balade seule, Gemma croise par hasard un vieil homme qui possède un aigle : cette rencontre va balayer toutes ses certitudes.
Je ne connaissais pas encore cette autrice, et j’ai beaucoup aimé la façon dont elle met en place ce huis-clos en pleine nature. Les descriptions de la nature sont d’ailleurs particulièrement réussies, tout comme cette tension, ce malaise, qui augmentent tout au long du récit, en même temps que les interrogations de Gemma. Tout comme l’aigle, le danger plane sur cette famille particulière : ce vieil homme étrange est-il une menace ? et quid du caractère changeant du père?
Cependant, si je ne peux pas parler de « déjà-vu », je n’ai pas réussi à décorréler ma lecture d’un certain nombre de références : « Dans la forêt » de Jean Hegland, « Station Eleven » d’Emily St-John Mandel, « Swamplandia » de Karen Russell, ou encore le film « Le Village » de M Night Shyamalan…, ce qui a modéré mon plaisir de lecture. Ceci étant dit, plusieurs jours après ma lecture, l’atmosphère me reste en tête, l’écriture de Laurine Roux est donc une belle découverte, qui me donne envie de lire son premier roman, « Une immense sensation de calme ».
Publié en Août 2020 aux éditions du Sonneur, 147 pages.