Cela faisait longtemps que je souhaitais lire Willy Vlautin, et c’est avec son dernier roman, « Devenir quelqu’un » que je découvre cet auteur américain.
Horace Hopper est un jeune métis de vingt-et-un ans, indien païute par son père, irlando-américaine par sa mère. Suite à leur divorce, chacun de ses parents a refait sa vie sans qu’Horace soit intégré à leur nouveau foyer, et l’adolescent a été balloté, vivant notamment par sa grand-mère, jusqu’à ce qu’il trouve de la stabilité et de l’affection chez les Reese, un couple âgé à qui il donne un coup de main pour tenir leur ranch dans le Nevada.
Mais Horace a un rêve : devenir boxeur. Alors que les Reese souhaiteraient lui confier les rênes de l’exploitation, le jeune homme décide de partir s’entraîner à Tucson , où il se fait passer pour un Mexicain…
J’ai lu « Devenir quelqu’un » avec intérêt et plaisir. Je me suis beaucoup attachée à Eldon Reese et à Horace qui sont deux beaux personnages, droits, et profondément gentils. C’est un roman sur la solitude, la solitude effective, celle du berger qui travaille dans les montagnes dans l’isolement le plus total, jusqu’à en devenir fou, mais aussi celle que l’on ressent : Horace n’est pas seul, mais il a été plus ou moins abandonné par ses parents, n’a jamais vraiment reçu d’amour de la part de sa grand-mère, n’a pas d’amis de son âge, ou de véritable compagne. Il n’appartient pas à une famille, à un cercle, à un couple, et même à une communauté puisqu’il ne connait pas ses racines indiennes, n’est pas considéré comme un Blanc, et n’est pas vraiment crédible en latino . Il n’arrive pas à trouver sa place, au niveau identitaire, au niveau professionnel, au niveau amoureux, jusqu’à entrer dans une spirale d’échec où il n’est même plus en capacité de saisir la main qu’on lui tend.
Il y a beaucoup de bons sentiments dans ce livre, mais cela fait du bien de rencontrer des personnages qui sont généreux et empathiques. Quelques dialogues m’ont semblé sonner un peu faux, mais j’ai beaucoup aimé l’histoire de ce jeune homme qui se perd dans sa quête et se noie dans son mal-être. La fin est clivante : pour ma part, j’ai été déçue, je l’ai trouvée trop sombre et trop brutale, manquant de subtilité. C’est dommage car les dernières pages me laissent un petit goût amer, alors que j’ai vraiment apprécié le reste du livre.
Un premier rendez-vous avec Willy Vlautin qui ne m’a pas totalement convaincue, mais qui me donne cependant envie de lire d’autres livres de cet auteur, notamment « Motel Life », repéré depuis longtemps.
Publié en Février 2021 chez Albin Michel (Terres d’Amérique), traduit par Hélène Fournier, 304 pages.
13e lecture de la Rentrée Littéraire de Janvier 2021.
De cet auteur j’ai beaucoup aimé La route sauvage. Ce dernier titre me tente…
je vais en lire d’autres ! c’est un auteur qui me faisait envie depuis longtemps.
la fin est .. bref on ne peut rien dire, mais oui on aurait aimé autre chose !
j’attends que le Caribou le lise ! son auteur chouchou 🙂
on est d’accord 😀