« L’Enfant de la Prochaine Aurore », le nouveau roman de Louise Erdrich, a pour narratrice une jeune femme enceinte de vingt-six ans, Cedar Songmaker, qui écrit à son futur enfant. Le fait d’être prochainement mère lui donne envie de retrouver ses racines amérindiennes, elle qui a été adoptée bébé par un couple de Blancs.
Cedar rencontre donc sa mère biologique, Mary, qui s’est depuis mariée avec Eddy, un homme brillant, qui écrit énormément, mais qui est également schizophrène, avec qui elle a une fille adolescente, Little Mary, mais aussi sa grand-mère maternelle. En parallèle, on comprend que la situation aux Etats-Unis est chaotique : il y a de gros problèmes écologiques, des groupes religieux ont pris le pouvoir, et il y a des mutations biologiques qui affectent humains et animaux. Les femmes enceintes doivent se rendre, de gré ou de force, dans des centres qui leur sont consacrés. Cedar, de crainte d’être arrêtée, se terre dans sa petite maison, aidée par Phil, le père de son futur enfant…
J’ai lu avec beaucoup de plaisir ce roman porté par une personne attachante, Cedar. J’ai surtout aimé la quête de ses origines, et sa relation avec les membres de sa famille, qu’elle soit biologique ou adoptive.
La tension est également très bien amenée dans le récit, j’ai tremblé pour Cedar, cachée dans sa maison, sans avoir de nouvelles de ses parents, et j’ai particulièrement apprécié sa relation avec sa compagne d’infortune Tia. Cedar s’est convertie au catholicisme, et la religion est très importante pour elle, mais j’ai trouvé que les passages religieux étaient trop nombreux, et ils ne m’ont pas passionnée.
« L’Enfant de la Prochaine Aurore » est très bien écrit, autour d’un très beau portait de femme. Cependant j’ai eu l’impression que Louise Erdrich avait greffé un axe dystopique sur un récit qui aurait très bien pu fonctionner sans. En effet les éléments dystopiques m’ont semblé flous: quelques informations sont distillées, mais j’ai eu du mal à comprendre exactement de quoi il retournait, j’aurais préféré un contexte plus travaillé, plus approfondi. Cela m’a manqué, et j’ai refermé ce livre avec un petit goût d’inachevé.
Publié en Février 2021 chez Albin Michel (Terres d’Amérique), traduit par Isabelle Reinharez, 416 pages.
Ce roman me laisse perplexe je le lirai quand il sortira en poche. J attendais ton point de vue sur ce livre en tout cas merci pour ta critique
oui, tente-le en poche si tu n’es pas sûre !
dommage pour le goût d’inachevé… Bon, je n’ai toujours pas lu cette autrice !
j’avais beaucoup aimé LaRose