Dans « Les Femmes n’ont pas d’Histoire » d’Amy Jo Burns, on fait la connaissance de Wren, jeune fille de quinze ans qui vit dans une cabane isolée dans les Appalaches avec sa mère Ruby, dont elle est très proche, et son père, Briar Bird, qui a un œil blanc depuis qu’il a été frappé par la foudre, et qui est prédicateur.

Wren mène une vie très solitaire, elle ne va pas à l’école et n’a pas vraiment d’amis. Sa mère, en revanche, entretient une amitié très forte avec Ivy, qu’elle connait depuis l’enfance, et qui a choisi d’habiter non loin de chez eux avec son mari et ses enfants. Ruby et Ivy se sont toujours soutenues et entraidées et se voient quotidiennement. Un jour, survient un drame qui va bouleverser la vie de Wren…

J’ai vraiment beaucoup aimé ce roman. Les ingrédients réunis dans ce livre pourraient pourtant faire cliché, en effet on est dans les Appalaches avec un prédicateur-guérisseur, des miracles, des serpents, de l’alcool de contrebande, des alcooliques, des femmes aux longues tresses et aux vêtements défraichis… et pourtant, j’ai trouvé que cela fonctionnait très bien, notamment car l’ambiance du roman, et les descriptions de la nature sont très réussies. Wren est un beau personnage, une jeune fille qui est confrontée à un père étrange et inquiétant, et qui a peu de perspectives d’avenir, alors qu’elle est vive, intelligente, et avide d’apprendre.

Les deux derniers tiers du roman nous éclairent sur le passé de Ruby et de son amie Ivy. Un passé lourd, marqué par des violences familiales, des mauvais choix, des faux-semblants, et des secrets assez incroyables – à la limite du crédible, d’ailleurs, mais encore une fois, cela fonctionne, et j’ai adhéré à ce que proposait l’autrice. 

Un beau roman d’apprentissage. 

Publié en Février 2021 chez Sonatine, traduit par Héloïse Esquié, 304 pages.

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