« La Nuit est Mon Royaume » de Claire Fauvel est une bande dessinée que j’ai lue pour la 120e émission de Bibliomaniacs, spéciale BD, avec Claire.
L’histoire commence dans une cité de la banlieue parisienne : Alice et Nawel, deux filles très différentes, se rencontrent au lycée et deviennent très amies. Alice, qui est fan des Beatles, introduit Nawel au rock: très vite, celle-ci se met à écrire des chansons et à composer de la musique sur le synthé qu’elle a récupéré, et les deux amies créent un groupe, « Nuit Noire ». Quand elles obtiennent leur bac, Nawel et Alice partent s’installer à Paris pour y étudier et tenter de percer dans la musique, en enregistrant des maquettes et donnant des concerts…
J’ai eu un gros coup de cœur pour cette BD ! J’ai adoré l’histoire, mais j’ai également beaucoup aimé le travail de Claire Fauvel sur le dessin et les codes couleurs. Le récit est très riche, avec énormément de thématiques, sans pour autant que cela s’éparpille : c’est consistant, profond, détaillé, et il y a beaucoup d’émotions qui passent dans cette bande dessinée.
« La Nuit est Mon Royaume » est une histoire d’amitié, mais c’est aussi une histoire d’émancipation : Nawel vient d’une famille ssez traditionnelle, et très éloignée du milieu dans lequel elle veut percer. Ses parents n’ont aucune appétence pour la musique et s’inquiètent beaucoup de voir leur fille s’installer à Paris, ne pas faire d’études, se tatouer… il y a également une opposition banlieue/Paris dans ce récit : les filles viennent de la banlieue parisienne, sans doute à quelques stations de RER de Paris, mais se retrouvent dans une position de transfuges quand elles passent le périphérique, dans un milieu dont elles ne maîtrisent pas les codes. Il y a aussi toute l’histoire autour de la musique, et une histoire d’amour…
Quels que soient nos centres d’intérêts ou notre sensibilité, je pense qu’il y a toujours quelque chose auquel on peut se raccrocher dans cette bande dessinée, et c’est un grand plaisir de lecture, tant sur le plan visuel que sur le plan narratif. J’ai vraiment beaucoup aimé le personnage de Nawel, qui donne tout pour réaliser ses rêves (alors qu’Alice est plus désinvolte) : elle est dure et tendre, fragile et forte… On sent que Claire Fauvel aime ses personnages, et elle arrive à leur donner une belle incarnation dans ce roman initiatique.
Une réussite !
Publié en Février 2020 chez Rue de Sèvres, 152 pages.
cool ! je le note 🙂
elle va vraiment te plaire !