J’ai découvert Annabel Abbs il y a quelques semaines avec « Frieda », que j’avais apprécié, et j’ai enchaîné avec son nouveau livre, « La Fille de Joyce », consacré à Lucia Joyce, fille du célèbre auteur irlandais James Joyce.
Un livre situé à Paris durant les années folles, James Joyce comme père, Samuel Beckett comme grand amour, Carl Jung comme psychanalyste… l’ouvrage s’annonçait alléchant ! Pourtant, cela a été une déception pour moi, même si la lecture a été plutôt plaisante, Lucia étant un personnage attachant.
Je pense que le problème vient du fait que l’on sait finalement très peu de choses sur Lucia Joyce, les documents qui auraient pu donner des informations à son sujet ayant été détruits par Stephen, le fils de son frère Giorgio. J’aurais préféré qu’Annabel Abbs prenne position clairement : soit en annonçant qu’elle s’emparait du sujet en donnant libre cours à son imagination et à sa créativité, soit en publiant une non-fiction qui raconterait l’enquête qu’elle mène sur Lucia Joyce et mettrait en avant ses hypothèses sur les causes des problèmes mentaux de la jeune femme.
En effet, pendant près de quatre cents pages, j’ai attendu que le récit décolle, mais il ne se passe finalement pas grand chose, avec des scènes assez redondantes : à la fin des années 20 à Paris, Lucia danse (brillamment), flirte avec Samuel Beckett, se fait repousser, flirte avec Alexander Calder, se fait repousser, sort un peu avec ses amies, et doit composer avec sa famille dysfonctionnelle :un père entouré d’assistants et de fans qui tente d’écrire malgré une maladie qui le rend aveugle et une mère peu aimante, qui ne cessent de la brider – alors qu’ils mènent une vie qui est tout sauf conventionnelle pour l’époque – et de contrecarrer ses plans … puis on la retrouve en 1934 en Suisse, où Carl Jung tente de la soigner (on apprend qu’elle a fait des crises et a été internée à plusieurs reprises), en la questionnant notamment sur l’attitude trouble, voire incestueuse, que son père et son frère auraient eue envers elle.
La vie de cette jeune femme a été dramatique et pourtant je trouve que le livre manque justement d’intensité dramatique : seules les dernières pages, qui résument le reste de la vie de Lucia Joyce jusqu’à sa mort en 1982, donnent une indication de ce que le livre aurait pu être, mais j’ai eu l’impression que le récit était délayé sur des centaines de pages et tournait autour du problème sans vraiment s’attaquer frontalement au sujet.
C’est dommage, car cette histoire avait beaucoup de potentiel, mais je n’ai pas été convaincue par le traitement qu’en a fait Annabel Abbs…
Publié en Mai 2021 chez Hervé Chopin, traduit par Anne-Carole Grillot, 414 pages.
Bin…bon…je vais passer mon tour lala…;)
J’ai eu des lectures comme ça … c’est peu satisfaisant .Peut-être dû à l’entre-deux roman/biographie , certains sont réussis d’autre moins … Dommage il y avait un très beau décor social!
oui, je m’attendais à beaucoup aimer ce livre !
zut ! il m’aurait plu mais du coup, je suis comme toi, j’aurais préféré une biographie …
Je viens de terminer ce livre et j’ai adoré !
tant mieux !