Très attentive à ce que publie Sonatine, je me suis précipitée sur « Une Pluie de Septembre », premier roman de la Britannique Anna Bailey qui m’a attiré avec sa magnifique couverture.
Abigail Blake, une adolescente vivant dans une petite ville du Colorado, disparaît après une soirée dans la forêt. s’est-elle enfuie de sa famille dysfonctionnelle? ou a-t-elle été tuée, et si oui, par qui? Sa meilleure amie Emma est convaincue qu’il s’agit d’un meurtre et mène l’enquête auprès d’Hunter, le beau gosse du lycée, et de Rat, un mystérieux Roumain qui vit dans une caravane.
Je ressors de cette lecture avec un avis mitigé : l’histoire racontée par Anna Bailey m’a plu. J’ai aimé le suspense autour de la disparition d’Abigail, et la façon dont l’autrice campe cette bande d’adolescents qui cherche à échapper à l’ambiance lourde de cette petite ville où règne piété religieuse, ragots, et racisme. Emma, la meilleure amie d’Abigail, lutte tous les jours contre la discrimination dont elle est victime pour être à moitié latino ; Noah, le frère aîné d’Abigail, aurait pu entrer à UCLA mais n’est pas en mesure de quitter un père traumatisé par la guerre du Vietnam et extrêmement violent envers sa famille, une mère gentille mais soumise, et un petit frère que la maltraitance a laissé handicapé.
Pour autant, j’ai trouvé que l’intrigue s’étirait trop en longueur, avec un manque de rythme et un récit trop fragmenté, avec une multitude de petits chapitres, où l’on change sans cesse de temporalité et de points de vue narratifs, et que cela nuisait à la compréhension du livre et au plaisir de lecture. Certains personnages sont aussi un peu caricaturaux : le vétéran du Vietnam violent, le pasteur manipulateur…
Il n’empêche qu’il y a quelque chose de prometteur dans « Une Pluie de Septembre » malgré les bémols sans doute liés au fait que ce soit un premier roman : une histoire trop hachée mais qui tient la route, une certaine sensibilité qui transparait … à voir ce que proposera l’autrice dans une prochaine publication.
Publié en Octobre 2021 chez Sonatine, traduit par Héloïse Esquié, 408 pages.